Le Journal de Quebec

Lehouillie­r contredit les experts

Le nouveau lien routier à l’est ne provoquera pas d’étalement urbain sur la Rive-sud, selon le maire de Lévis

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Quoi qu’en disent les experts en urbanisme et les écologiste­s, la constructi­on d’un nouveau lien routier à l’est, entre Québec et Lévis, n’entraînera pas d’étalement urbain, croit le maire de Lévis.

Gilles Lehouillie­r s’appuie essentiell­ement sur le fait que sa ville va continuer à se développer de l’intérieur, grâce à son potentiel de 22 500 nouvelles unités d’habitation, ce qui est amplement suffisant, croit-il, pour répondre à la demande sur la Rive-sud dans le prochain quart de siècle.

En résumé, tout futur développem­ent à l’intérieur du périmètre de la municipali­té, y compris aux limites de ce périmètre, ne constitue pas de l’étalement urbain à ses yeux.

« Il y a certains spécialist­es qui sont dans le champ. On ne fait pas d’étalement urbain à Lévis. On est dans le coeur de notre périmètre urbain. En dehors du périmètre urbain, on n’accepte plus aucun projet de développem­ent dans la zone rurale, dans la zone agricole. On est peut-être les seuls qui font ça au Québec », a-t-il témoigné lors d’une mêlée de presse, hier, à l’hôtel de ville de Lévis.

LE BUNGALOW PERD DU TERRAIN

Le maire a longuement vanté la philosophi­e de sa ville qui s’inscrit, dit-il, dans les principes du développem­ent durable. Il prône également la densificat­ion et rappelle que le « multifamil­ial revient en force » alors que le bungalow, qui était roi et maître il y a 25 ans, perd du terrain.

Quant aux municipali­tés voisines dans Bellechass­e, M. Lehouillie­r estime que les promoteurs immobilier­s auront de la difficulté à obtenir le dézonage des terres agricoles, tant que le territoire lévisien offrira des opportunit­és de développem­ent.

UNE « FORME D’ÉTALEMENT URBAIN »

Pour Marie-hélène Vandersmis­sen, directrice du départemen­t de géographie à l’université Laval, il ne fait aucun doute que le développem­ent de tout l’espace disponible à Lévis constituer­a une « forme d’étalement urbain » en raison du changement d’utilisatio­n du sol, surtout si les futures habitation­s sont occupées par des gens qui travaillen­t sur la Rive-nord.

Le phénomène de l’étalement urbain – dont la définition varie d’un ouvrage à l’autre – est bien documenté autour des grands axes routiers.

M. Lehouillie­r reconnaît lui-même que le développem­ent s’est accéléré de « façon exponentie­lle » à la suite de la constructi­on du pont-tunnel Louis-hyppolite-la Fontaine à Montréal.

« C’est ça qui va arriver » à Lévis, a-t-il admis, hier, refusant toutefois d’associer ce futur développem­ent à de l’étalement urbain puisque Lévis est la « ville-centre » de Chaudière-appalaches et « n’est pas une banlieue » de Québec.

« Ce que je dis aux gens qui disent que le développem­ent de Lévis, c’est le développem­ent d’une banlieue ou de l’étalement urbain, c’est que c’est complèteme­nt faux. On va inviter ces gens-là à venir à Lévis puis on va leur donner un cours d’urbanisme 101. » — Gilles Lehouillie­r, maire de Lévis

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Le maire de Lévis, Gilles Lehouillie­r, veut « détruire le mythe » de l’étalement urbain à Lévis. Sa ville crée ses propres emplois et n’est plus une « banlieue » de Québec, a-t-il pesté, hier, lors d’un point de presse sur la main-d’oeuvre à l’hôtel de ville, en compagnie de la conseillèr­e municipale Karine Laflamme.
PHOTO STEVENS LEBLANC Le maire de Lévis, Gilles Lehouillie­r, veut « détruire le mythe » de l’étalement urbain à Lévis. Sa ville crée ses propres emplois et n’est plus une « banlieue » de Québec, a-t-il pesté, hier, lors d’un point de presse sur la main-d’oeuvre à l’hôtel de ville, en compagnie de la conseillèr­e municipale Karine Laflamme.

Newspapers in French

Newspapers from Canada