Le Journal de Quebec

Le premier ministre Legault bombe le torse face à Ottawa

- PATRICK BELLEROSE

Malgré l’ultimatum d’ottawa, le gouverneme­nt Legault n’entend pas interdire les examens médicaux privés payés par les patients et invite Ottawa à ne pas s’ingérer dans ce champ de compétence du Québec.

« On va gérer notre réseau de la santé comme on le pense. Ce n’est pas le fédéral qui va commencer à nous dire comment gérer le réseau de la santé », a tranché le premier ministre François Legault hier.

Notre Bureau d’enquête révélait mardi qu’ottawa a menacé Québec de réduire ses transferts fédéraux en santé s’il ne met pas fin aux services diagnostiq­ues payés par les patients au privé. Par contre, si Québec choisit de compenser les tests actuelleme­nt payés par les patients, comme l’imagerie médicale, Ottawa pourrait lui verser des sommes supplément­aires.

LE PRIVÉ, LÀ POUR RESTER

« Je n’accepte pas la justificat­ion que si certains patients sont disposés à payer eux-mêmes pour un accès accéléré pour ces services médicaleme­nt nécessaire­s, que l’on devrait nécessaire­ment leur permettre d’y recourir. Ainsi, certains patients évitent deux fois l’attente [pour le diagnostic et pour le suivi] », peut-on lire dans une lettre envoyée par la ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, au gouverneme­nt Couillard en août dernier.

Pour sa part, François Legault a souligné qu’il n’est pas question de chasser le privé du domaine de la santé.

« Il n’y a aucune volonté de développer plus qu’actuelleme­nt le secteur privé. Il y a des gens qui préfèrent passer par le secteur privé pour certains examens, c’est encadré et ça va rester comme ça », a-t-il renchéri en marge d’une allocution devant la Fédération québécoise des municipali­tés.

Élu en promettant d’aller chercher plus de pouvoirs à Ottawa, François Legault estime que le contexte est favorable pour son gouverneme­nt dans le cadre des négociatio­ns fédéral-provincial.

« Il y aura des choses à discuter avec le gouverneme­nt fédéral, mais je suis confiant – surtout dans le cadre d’une élection fédérale l’automne prochain –, je sens qu’il sera possible de s’entendre », a-t-il dit.

BONIFIER LES SERVICES PUBLICS

Un peu plus tôt, sa ministre de la Santé avait également fait preuve de fermeté face au gouverneme­nt Trudeau. « On va défendre les intérêts des Québécois, ce que les libéraux n’ont pas fait », a lancé Danielle Mccann.

La solution, estime-t-elle, passe par une bonificati­on de l’offre dans le réseau public. « Il faut absolument qu’on renforce le système public, c’est notre orientatio­n, ça a toujours été le cas », a-t-elle martelé.

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DANIELLE MCCANN Ministre de la Santé du Québec

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