Nos enfants souffrent
Sur la Rive-sud de Montréal, cinq élèves de 5e année du primaire ont monté un complot pour s’en prendre physiquement à deux enseignants. En France, un adolescent a visé la tête de son prof avec un pistolet – qui ignorait que c’était un faux – pour qu’elle l’inscrive « présent ».
En 2017, au Royaume-uni, 6500 enfants ont été expulsés en permanence de l’école pour cause de violence. La moitié en trouble d’apprentissage.
Peu de phrases sont aussi irritantes que « dans mon temps », surtout suivie de « c’était mieux », mais des histoires comme celles-là, à la fréquence d’aujourd’hui, étaient impensables il y a 50 ans.
MAL DE COEUR
Les jeunes de 2018 sont tristes, confus, anxieux. Les premiers responsables sont les adultes qui les ont mis au monde. Pas l’état, pas les profs, pas les écrans. Les parents.
Dire cela est une hérésie, mais la vérité, c’est que les enfants sont utilisés comme souris de laboratoire depuis les années 1960. Toutes nos expériences progressistes ont été réalisées sur leur dos : travail des femmes, divorce, mariage gai, familles recomposées, garde partagée. Bientôt, ils devront décider s’ils se sentent fille ou garçon. Il y a des limites à la résilience. Nous les avons tirés à corps défendant de la douce insouciance de la petite enfance pour les entraîner à tombeau ouvert sur l’autoroute de la modernité et ses exigences. Je crois qu’ils auraient préféré grandir tranquillement sous les jupes de maman, papa pas loin. Même le meilleur CPE n’est qu’un substitut.
ON SE CALME !
Enfin de l’aide. L’institut national de santé publique a publié un rapport pour lutter contre la violence dans les écoles. Voyons voir.
« Première grande piste d’action : concevoir l’intervention en milieu scolaire à l’intérieur d’un modèle intégrateur ciblant tous les niveaux d’intervention et l’ensemble de l’environnement scolaire. »
Nous voilà certainement rassurés.