Un demandeur d’asile craint pour sa vie
Un couteau dans le dos en pleine rue, se faire tabasser pendant un interrogatoire ou subir un procès bidon. C’est ce que craint le père d’une famille de demandeurs d’asile s’il est renvoyé dans son pays d’origine.
« Il y a une personne récemment qui a déjà été tuée dans un conteneur. Il y a une autre personne à qui on a brisé le bras durant l’enquête. À elles, il faut ajouter le fait que les gens sont tabassés, ils sont maltraités. [...] Je crains qu’il m’arrive la même chose », a plaidé l’homme devant la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) hier, à Montréal.
Celui-ci est le père d’une famille de demandeurs d’asile qui a fui le Proche-Orient, il y a neuf ans, pour se réfugier au Québec. Celui-ci est venu au Canada, car il craignait pour sa sécurité dans son pays d’origine parce qu’il s’était battu du côté perdant dans une guerre civile il y a 20 ans.
Mais depuis l’arrivée de cette famille au Québec en 2009, leurs audiences devant la CISR ont déjà été reportées à huit reprises, souvent le jour même.
JUGEMENT À VENIR
Entre-temps, la famille vit sur un siège éjectable, car elle pourrait être renvoyée dans son pays d’origine à tout moment.
Ce n’est qu’en août dernier que la famille a réussi à avoir une première journée d’audience qui s’est déroulée sans anicroche.
À ce moment, les enfants ont dit, dans un français impeccable, craindre d’être emprisonnés ou même kidnappés s’ils sont renvoyés dans leur pays. Les audiences sont maintenant terminées et le commissaire devra décider dans les prochains mois si les membres de la famille sont reconnus comme des réfugiés.