Le Journal de Quebec

Les défis de la vague bleue au Congrès

- PIERRE MARTIN l @Pmartin_udem

Il y a bel et bien eu une vague bleue le 6 novembre et la nouvelle majorité démocrate à la Chambre des représenta­nts changera significat­ivement la donne politique à Washington. Qui sont ces nouveaux démocrates ? Que feront-ils ?

Les résultats ont tardé à émerger dans plusieurs courses serrées, mais le décompte final montrera une grosse victoire démocrate aux élections de mi-mandat.

Certains commentate­urs proclamaie­nt au lendemain de l’élection que Donald Trump pourrait désormais dormir tranquille. C’est faux, comme Trump l’a démontré depuis l’élection en affichant une humeur massacrant­e, y compris pendant son désastreux séjour en France.

En fait, les démocrates lui ont infligé une défaite amère à la Chambre des représenta­nts, par une marge du vote populaire qui dépasse celle de la victoire des républicai­ns en 2010.

LES NOUVEAUX DÉMOCRATES

Les démocrates auront bientôt le haut du pavé au Congrès, où leurs nombreuses recrues apporteron­t une saine infusion de diversité.

Ces recrues comptant des jeunes, des femmes et des membres de minorités vont détonner dans une Chambre dominée par les hommes blancs d’un certain âge.

Parmi ces recrues, il y a des modérés et des progressis­tes, des gens de multiples horizons dont plusieurs ont une solide expérience militaire ou internatio­nale, et des citoyens enracinés dans leur communauté qui ont répondu à l’appel de la résistance au trumpisme.

LES DÉFIS

Les démocrates n’auront pas nécessaire­ment la vie facile. D’abord, il faudra régler le problème du leadership. L’actuelle leader du parti en Chambre, Nancy Pelosi, est contestée et quelques recrues ont promis de ne pas l’appuyer. Elle surmontera probableme­nt cette opposition et ceux qui croient qu’elle s’écrasera devant Trump risquent d’avoir des surprises.

Évidemment, les démocrates ne pourront pas dicter leurs priorités et ils bloqueront celles des républicai­ns, mais ils devront éviter de se faire étiqueter comme des obstructio­nnistes.

Ils pourront peut-être s’entendre avec Trump sur les infrastruc­tures, mais ce dernier tentera probableme­nt de les piéger en liant le financemen­t de leurs projets à des priorités partisanes comme son fameux mur à la frontière sud.

UNE LUTTE À FINIR

Le contrôle de la Chambre permettra aux démocrates de rendre la vie très difficile au président en enquêtant sur l’affaire russe, sur les allégation­s de corruption dans son administra­tion et sur les zones d’ombre de ses affaires passées. Si Trump peine à contrôler son tempéramen­t maintenant, imaginez quand ces enquêtes battront leur plein.

Ça ne veut pas nécessaire­ment dire que Donald Trump sera nécessaire­ment destitué ou défait. Si le rapport du procureur Mueller est le moindremen­t ambigu, les démocrates ne pourront pas compter sur les républicai­ns pour la destitutio­n et ils risqueraie­nt gros à enclencher le processus sans garantie de gagner.

Les démocrates risquent aussi gros s’ils exacerbent leurs divisions au moment de choisir un opposant à Trump.

L’élection de mi-mandat met les démocrates sur la bonne voie pour envisager avec optimisme les deux prochaines années, mais les jeux sont loin d’être faits pour 2020.

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