Une crise politique se dessine en Israël
Le ministre de la Défense claque la porte
JÉRUSALEM | (AFP) Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a annoncé sa démission hier, plongeant le gouvernement de Benjamin Netanyahou dans la tourmente au lendemain d’un accord de cessez-le-feu avec les groupes palestiniens dans la bande de Gaza.
Le ministre ultranationaliste a qualifié ce cessez-le-feu de « capitulation devant le terrorisme » et appelé à des législatives « le plus tôt possible », avant l’échéance fixée à novembre 2019, jetant l’incertitude sur l’avenir du gouvernement en place depuis 2015, considéré comme le plus à droite de l’histoire d’israël.
DISCUSSIONS
Un porte-parole du Likoud, le parti de droite de Benjamin Netanyahou, a pour sa part démenti hier soir que le premier ministre ait déjà pris une décision sur la composition de sa future coalition ou sur d’éventuelles élections anticipées, sans donner d’autres détails.
Hier, M. Netanyahou, qui exerce ses fonctions depuis près d’une décennie, a engagé des discussions avec les caciques du Likoud et les chefs des formations alliées en vue de « stabiliser » sa coalition, selon un responsable qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat.
Mais la plupart des commentateurs étaient sceptiques sur ces efforts, évoquant des élections anticipées déjà dans l’air depuis des mois.
Le retrait de la coalition du petit parti de M. Lieberman, Israël Beiteinou, laisse M. Netanyahou avec une majorité absolue théorique minimale.
ULTIMATUM
Le ministre de l’éducation, Naftali Bennett, le chef du Foyer juif, un parti nationaliste religieux, a adressé un ultimatum hier soir en réclamant le portefeuille de la Défense.
Le groupe parlementaire de cette formation, dont le soutien est désormais vital pour la survie de la coalition, a, dans un communiqué, « exigé » le portefeuille de la Défense « afin de permettre à Israël de reprendre l’initiative et d’imposer la dissuasion ».
Le premier ministre a le droit de dissoudre un Parlement hostile. Les électeurs doivent alors être appelés aux urnes dans les 90 jours.
« VICTOIRE »
Au lendemain de la pire confrontation depuis le conflit de 2014, le Hamas a estimé que la démission de M. Lieberman était une « victoire pour Gaza, qui a réussi, par sa résistance, à ébranler la scène politique » israélienne.