ENCORE ELLE JEUDI
Son conjoint se défend d’avoir fait avec elle un tour de « passe-passe »
L’ex-lieutenantegouverneure Lise Thibault, coupable de fraude, a tenté de se servir de son conjoint pour éviter de rembourser 250 000 $.
Les créanciers de l’ex-lieutenante-gouverneure Lise Thibault, reconnue coupable de fraude, ont obtenu l’autorisation d’aller récupérer des actifs qu’elle avait transférés à son conjoint, a appris notre Bureau d’enquête.
Mme Thibault, actuellement en faillite, est sortie de prison en juin 2016. Elle avait plaidé coupable à des accusations de fraude et d’abus de confiance.
Confrontée aux réclamations du gouvernement du Québec et du Canada, l’ex-lieutenante-gouverneure avait décidé de vendre sa maison de Saint-hippolyte à son conjoint, Réal Cloutier.
La transaction, d’une valeur de 556 000 $, a été effectuée en juillet 2016. Cela lui a permis d’acquitter la réclamation des gouvernements, qui totalisait 300 000 $, pour ses dépenses injustifiées.
En septembre dernier, la juge à la Cour supérieure Marie-anne Paquette a conclu que M. Cloutier a finalement bénéficié d’un prix moins élevé que celui de 556 000 $ qui avait été déclaré.
UN QUART DE MILLION À REMETTRE
La magistrate a condamné M. Cloutier à payer au syndic Raymond Chabot, chargé de la faillite de Mme Thibault, la différence entre le prix déclaré et le prix payé réellement, soit 146 918,12 $.
Le tribunal condamne également le conjoint de Mme Thibault à rendre au syndic une somme de 100 000 $ qu’elle lui avait versée en octobre 2015.
Dans une entrevue à notre Bureau d’enquête, M. Cloutier soutient avoir agi de bonne foi. Il assure que ces transactions ne visaient pas à contourner les règles ou à soustraire ces actifs aux créanciers de Mme Thibault, parmi lesquels Revenu Québec et l’agence du revenu du Canada.
« N’importe quand, si on veut me poursuivre, légalement parlant ou même criminel, en référant à une passe-passe, ce n’est pas une passe-passe du tout. »
M. Cloutier affirme qu’il avait convenu avec l’ex-lieutenante-gouverneure de verser moins que prévu pour l’achat de la maison de Saint-hippolyte où ils vivent ensemble actuellement.
Cette décision a été prise parce qu’il avait fait des travaux. « J’ai acheté du matériel, de la peinture », dit-il.
Quant à la somme de 100 000 $, elle servait à le rembourser pour des frais d’avocat qu’il avait payés pour sa conjointe.
DIFFICULTÉS FINANCIÈRES
M. Cloutier s’attend à ce que la résidence de Saint-hippolyte soit peut-être saisie, car le couple n’a pas les moyens de payer les nouvelles sommes demandées.
« J’ai mis toute ma capacité d’emprunt dans les paiements que j’ai faits depuis cinq ans », a-t-il dit.
Selon un syndic que nous avons consulté, la loi permet de réviser les transactions de Mme Thibault. « Ses créanciers ont été privés de ces montants », a dit Stéphane Leblond.