ELLE IMPLORE D’AUTRES VICTIMES DE DÉNONCER
Violée à 12 ans par son prof de karaté
Son agresseur Henri Caron (mortaise), aujourd’hui résident de Québec, a admis durant sa détention avoir fait d’autres victimes.
Pendant qu’il purgeait sa peine de 27 mois de prison pour avoir agressé Marjolaine Richard à Lévis dans les années 1980, Henri Caron a admis avoir fait d’autres victimes qui, à ce jour, n’ont pas porté plainte.
Cet aveu a eu l’effet d’une bombe pour Mme Richard, la seule victime à avoir dénoncé Caron, en 2010.
« Sur le moment, j’ai eu de la peine de savoir que sans doute j’aurais pu en épargner quelques-unes si j’avais dénoncé avant, mais j’ai aussi eu de la peine parce que j’aurais aimé que les autres victimes se dressent à mes côtés pour dénoncer. Je me suis sentie seule et jugée », se remémore-t-elle.
Plus de 30 ans après avoir été agressée par Caron, qui était à l’époque son professeur de karaté, Mme Richard veut inciter ses autres victimes à parler. « Si ces personnes décident de porter plainte et ont besoin de moi pour être à leurs côtés, je suis prête à les accompagner », déclare-t-elle.
« Ça n’a aucun sens que cette information reste cachée. Je comprends qu’ils [les autres présumées victimes] ont des familles probablement aujourd’hui. Mais ce qui est important, c’est de protéger les futures victimes et protéger nos enfants », poursuit-elle.
DÉNONCIATION EN PRISON
Caron a été envoyé en prison pour 27 mois en mars 2013.
Selon des informations obtenues par Lejournal, il s’est confié à des policiers du Service de police de la Ville de Lévis (SPVL) le 31 juillet de la même année, alors qu’il était incarcéré au pénitencier de Laval. Il a alors admis avoir fait plusieurs autres victimes. La décision de la Commission des libérations condition- nelles en fait d’ailleurs aussi état.
Cette déclaration n’a toutefois mené à aucune accusation, puisque les présumées victimes ont refusé de le dénoncer.
Les sergents du SPVL, Sandra Labrecque et Gilles Tardif, qui ont mené le dossier, n’ont pas voulu confirmer cette information, mais ont admis avoir rencontré Caron « à sa demande ». Caron est aujourd’hui résident de Québec, depuis sa libération d’office en 2014. Sa peine est expirée depuis juin 2015.
Il lui est interdit de se retrouver dans « un parc public ou une zone publique où l’on peut se baigner — s’il y a des personnes âgées de moins de 16 ans ou s’il est raisonnable de s’attendre à ce qu’il y en ait —, une garderie, un terrain d’école, un terrain de jeu ou un centre communautaire ».