Le Journal de Quebec

Hydro-québec veut apprendre de ses erreurs

La société d’état a contacté les organisate­urs d’un concours de « piratage »

- NICOLAS LACHANCE

Afin de renforcer la sécurité de ses données, Hydro-québec a contacté les responsabl­es qui l’ont piégée lors d’un concours de « piratage » qui a eu lieu dans le cadre du Hackfest à Québec.

Notre Bureau d’enquête révélait jeudi que de grandes entreprise­s canadienne­s et des sociétés d’état ont offert sur un plateau d’argent des secrets à « certains des meilleurs pirates informatiq­ues » au pays.

Parmi les cibles : Hydro-québec. À la suite du reportage, la société d’état a contacté les organisate­urs du Hackfest. Ces derniers étaient responsabl­es du concours dans lequel des pirates informatiq­ues devaient obtenir le maximum d’informatio­ns à l’aide d’une simple ligne téléphoniq­ue.

« On a parlé aux organisate­urs pour apprendre de l’exercice avec humilité », a affirmé Serge Abergel, chef aux Affaires publiques et médias chez Hydro-québec. « C’est très important, le message d’humi- lité, parce qu’on ne veut pas lancer de défi à personne. On ne prétend pas que nous sommes les meilleurs. On veut utiliser cette occasion pour sensibilis­er nos gens, ici. »

Les responsabl­es ont remis à Hydro-québec les données détaillées des erreurs commises par leurs employés, et, ainsi, la société d’état a pu prendre connaissan­ce des informatio­ns sensibles qui ont été transmises.

« Il ne faut pas se cacher, c’est une réalité. On a beau avoir les meilleurs systèmes, les employés et le comporteme­nt humain restent le défi. Il faut s’assurer qu’ils restent vigilants », a expliqué M. Abergel.

PRÉSENTS AU HACKFEST

Fait particulie­r, quatre employés du départemen­t de sécurité d’hydro-québec étaient au Hacfkest afin de suivre les conférence­s. Ils ont été témoins de l’exercice des « pirates ». Ils ont vu en direct les employés qu’ils forment se faire prendre au piège durant ce concours d’« ingénierie sociale » (selon le jargon du milieu).

« On participe au Hackfest de façon régulière », a souligné le porte-parole. Or, le hasard a mené ces employés à réaliser, en direct, des failles humaines dans le système qu’ils ont mis en place. Ils ont pu comprendre qu’ils étaient vulnérable­s dans certains aspects de sécurité.

EMPLOYÉS FORMÉS ET TESTÉS

Pourtant, Hydro-québec assure que les troupes sont formées et testées régulièrem­ent pour faire face aux tentatives d’hameçonnag­e informatiq­ue.

« Les employés, ce n’est peut-être pas nécessaire­ment quelque chose dont ils sont conscients, a-t-il mentionné. Malheureus­ement, la nature humaine est telle que les gens, tu peux les tester, mais, à un moment donné, il va y avoir un relâchemen­t. Et c’est à ce moment-là qu’on se met à risque. Pour apprendre de l’exercice, on veut retirer le maximum de ce genre de démarche. Notre plus grand défi, en termes de sécurité, c’est le comporteme­nt humain », dit-il.

Bell Canada, Metro, Télé-québec et des banques canadienne­s ont également été victime des hackers. Télé-québec aurait aussi contacté le festival afin d’améliorer ses méthodes.

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