Fortnite s’invite sous le sapin
Aucun jouet ne sera plus populaire chez les jeunes cette année
Peu de cadeaux ont des chances de concurrencer le populaire jeu en ligne Fortnite cette année à l’approche de Noël, mais les parents doivent se méfier du caractère fortement « addictif » à la source de ce phénomène mondial, croit l’un des meilleurs joueurs au Canada.
Toute la fin de semaine, de jeunes joueurs de 8 à 14 ans ont joué du coude pour pouvoir s’arroger les conseils d’une sommité au pays dans le cadre du Salon du jeu et du jouet de Québec.
« C’est comme l’école, quand on apprend une matière nouvelle, on doit pratiquer », indique Kenneth Mai, un entraîneur de 21 ans affilié à l’académie Esports de Montréal.
« PRESQUE UNE DROGUE »
Or, de la pratique, plusieurs jeunes joueurs en accumulent au point d’en exaspérer les parents. Bien qu’il puisse lui-même passer près de dix heures par jour devant son écran, Kenneth Mai estime que les pères et mères sont les mieux placés pour décoller leurs jeunes de leur ordinateur.
« [Les parents] ont une plus grande influence sur leurs enfants que moi. Fortnite, c’est addictif, presque une drogue sans effet secondaire. Au lieu de leur interdire de jouer à Fortnite, il faut être plus coopératif, par exemple avec un système de récompenses », propose l’étudiant en génie électrique à l’université Concordia, qui n’a jamais occupé d’emploi grâce à ses gains en argent en jouant aux jeux vidéo.
Une mère rencontrée par Le Journal racontait avoir été achalée durant un an par ses garçons de 8 et 10 ans avant qu’elle ne cède, leur permettant finalement de jouer à Fortnite quelques heures les matins de fin de semaine.
« Je trouvais ça violent pour leur âge, confie Hélène Émond. Je pense que je suis une exception, parce que j’écoute des parents parler et il y a des jeunes qui jouent des deux ou trois heures par jour. »
Les jeunes amateurs de Fortnite se sont aussi livrés à deux tournois, l’un rassemblant les 13 à 16 ans et l’autre les 16 ans et plus. « L’objectif était de proposer quelque chose pour les faire sortir de chez eux », affirme le promoteur du salon, Nicolas Hallet.
S’EXPATRIER POUR RÉUSSIR
L’organisation de tels tournois n’est cependant pas le prélude de compétitions d’envergure, prévient le promoteur. « C’est très compliqué au Québec. On pensait aller vers ça, mais le marché est difficile », pointe M. Hallet, référant au bassin de population limité et à la rareté des équipes compétitives locales.
Pour des joueurs comme Kenneth Mai, la solution se trouve ailleurs. « Si on veut un avenir comme joueur, c’est mieux de s’expatrier », dit l’étudiant, qui lorgne une carrière à l’international dans l’univers du e-sport.