Des mères stagiaires au bout du rouleau
Une mère qui doit recourir à une banque alimentaire. Une autre qui repousse sa session pour joindre les deux bouts. Des étudiantes dénoncent qu’elles doivent faire des stages sans être payées.
« Je ne demande même pas à avoir le même salaire que mes collègues. Je veux juste ne plus avoir à aller à la banque alimentaire tous les vendredis », dit Virginie (nom fictif), 33 ans.
Cette cégépienne qui finit cette année sa technique en travail social préfère taire son nom pour ne pas nuire à son embauche à la fin de son stage.
Elle fait partie des quelque 55 000 étudiants en grève pour un ou plusieurs jours cette semaine afin de convaincre le gouvernement Legault de faire en sorte que les stages collégiaux et universitaires deviennent rémunérés.
PLUS DE DÉPENSES
Les stagiaires font à peu près le même travail que les employés, remarquent les trois étudiantes interrogées. Le fait d’être en stage vient complexifier leur quotidien, notamment parce que les horaires sont moins flexibles que quand elles étaient en cours.
Être en stage entraîne aussi plus de dépenses, témoigne Florence (nom fictif), 36 ans, étudiante en travail social à L’UQAM et mère monoparentale.
« Juste l’idée de devoir me payer un resto à 10 $ avec mes collègues pour favoriser mon intégration en stage, ça me causait du stress. »
Deux jours avant le début de son stage cet automne, Florence l’a annulé pour retourner travailler à temps plein, ce qui implique de retarder l’obtention de son diplôme.
« J’avais le choix entre ça et priver mon fils [...] J’ai choisi mon fils », résume-t-elle.