Hydro-québec nie un cas d’inconduite sexuelle
La société d’état contredit l’ex-président du C.A.
Hydro-québec nie un cas d’inconduite sexuelle pourtant dénoncé au gouvernement par l’ex-président de son conseil d’administration, a appris notre Bureau d’enquête.
Le chef des affaires publiques et médias de la société d’état, Serge Abergel, a ainsi contredit une lettre écrite par l’ex-président du C.A., Michael Penner.
« Il n’a jamais été question ici de harcèlement sexuel ou même d’inconduite sexuelle, mais bien d’un échange consensuel jugé inapproprié à l’époque et pour lequel des mesures ont été prises auprès de la personne concernée », a répondu le porte-parole dans un courriel.
INCONDUITE
Le 9 novembre dernier, notre Bureau d’enquête révélait pourtant des extraits d’une lettre écrite à ce sujet par M. Penner, au nom des membres du C.A.
« L’inconduite du haut dirigeant en question revêt un caractère sexuel en contravention de la politique de tolérance zéro mise de l’avant par la société », écrivait-il le 2 novembre au Conseil exécutif, le ministère du premier ministre François Legault.
Selon sa lettre, « les administrateurs sont unanimes à l’effet que le dirigeant en question devra maintenant quitter la société ».
M. Abergel a toutefois souligné que malgré cette unité apparente, « la personne concernée est toujours à l’emploi d’hydro-québec ». « Lorsqu’une plainte est fondée, des sanctions appropriées sont appliquées », a-t-il dit.
M. Abergel a rappelé que la société d’état « s’engage à favoriser et à maintenir un environnement de travail sain et engageant, exempt de discrimination et de harcèlement ».
« SALISSAGE »
Selon une source à Hydro-québec, qui a demandé l’anonymat, aucune plainte n’a été déposée dans ce dossier, dont les faits remontent à 2012.
Un membre du comité de direction a échangé des textos avec une employée, a-t-on expliqué. Il ne s’agirait que d’un « flirt consensuel ».
Des mesures ont été prises auprès du cadre en question afin d’éviter que la situation se répète. Une note à ce sujet a également été portée à son dossier.
Selon notre source à Hydro-québec, M. Penner a « exagéré » les faits pour se venger de M. Martel et lui nuire. « C’est du salissage », a-t-on dit. Au cours des derniers mois, les tensions ont été vives entre eux dans le dossier du projet éolien Apuiat.
M. Penner a démissionné quelques jours après avoir écrit sa lettre du 2 novembre où il dénonçait le « manque de transparence » de M. Martel dans sa gestion du cas d’inconduite présumée.