Les « gilets jaunes » encore nombreux dans les rues
Énorme mobilisation contre la hausse du prix de l’essence et les multiples taxes
LE JOURNAL | Les « gilets jaunes », ces Français excédés par la hausse du prix de l’essence et une fiscalité qu’ils jugent excessive, ont multiplié hier les blocages routiers et les manifestations pour la troisième journée d’affilée.
Ils étaient 27 000, hier, répartis sur 350 sites, selon le ministère de l’intérieur français, et 290 000, samedi dernier, à bloquer autoroutes et dépôts pétroliers pour exprimer leur colère.
« Je fais 90 km tous les jours et ma femme ne travaille pas. On vit avec mon seul salaire. On dépense 150 euros [226 $] d’essence par mois, ça devient insoutenable », confiait Fabien, près d’un dépôt dans la ville de Fos-sur-mer.
Ce sont de simples citoyens comme lui qui ont lancé ce mouvement en appelant sur les réseaux sociaux à des actions contre la hausse du prix des carburants.
Les impôts et les nombreuses taxes imposées par le gouvernement se sont rapidement ajoutés aux motivations des manifestants.
DÉTERMINÉS
Malgré un bilan d’un mort et 500 blessés, en plus de plusieurs arrestations pour entrave à la circulation, les « gilets jaunes », qui tirent leur nom des vestes réfléchissantes que chaque Français doit avoir dans son auto, se disent prêts à continuer leur mobilisation dans les prochains jours.
Des appels à bloquer Paris samedi prochain circulent déjà sur les réseaux sociaux.
Face à cette vague d’irritation, le gouver- nement français semble inflexible.
Le premier ministre Édouard Philippe a déclaré dimanche soir entendre la colère des manifestants, tout en indiquant que son gouvernement « maintiendrait le cap ».
Le secrétaire d’état auprès du ministre de l’intérieur a pour sa part rappelé que les forces de l’ordre interviendraient « à chaque fois que des axes structurants [seraient] bloqués ».
DÉRAPAGES
Les « gilets jaunes » ont le soutien d’une majorité de Français. Selon un sondage publié par Le Journal du Dimanche, 62 % des personnes interrogées jugent qu’il faut « donner la priorité au pouvoir d’achat, quitte à aller moins rapidement sur la transition énergétique » dans les prochaines années.