Les Beaudoin-bombardier doivent risquer leur fortune
Pour assurer la survie du programme des jets régionaux CRJ, ce n’est pas le gouvernement du Québec qui devrait investir, mais plutôt la richissime famille Beaudoin-bombardier.
Ça revient à l’actionnaire de contrôle, les Beaudoin-bombardier, de réinjecter de l’argent neuf dans ce programme, qui, aux dires du grand patron Alain Bellemare, perdrait environ 2 millions par jet vendu ? On parle ici d’un programme rendu à maturité.
Si la « famille » estime qu’il ne vaut financièrement pas la peine de sauver la CRJ, pourquoi le gouvernement Legault devrait-il y injecter des dizaines de millions ? Pour subventionner les salaires des employés en vue de permettre éventuellement à la famille de faire encore plus d’argent ? Pour revamper la CRJ afin que Bombardier la revende à « bon » prix, comme ce fut le cas avec la C Series, cédée gratuitement à la multinationale européenne Airbus ?
LA CIMENTERIE
Autre demande controversée. Concernant la cimenterie Ciment Mcinnis que la famille Beaudoin-bombardier a lancée en 2014, et qui doit sa survie aux 600 millions $ du gouvernement québécois et de la Caisse, pourquoi le gouvernement du Québec accepterait-il de convertir son prêt de 250 millions en capital-actions ?
J’y vois deux raisons. Un, parce que le projet paraît trop risqué pour les Beaudoin-bombardier pour y investir davantage.
Deux, parce que la Caisse, qui en est devenue l’actionnaire de contrôle, ne veut pas hausser davantage son niveau de risques dans la cimenterie.
Comme le gouvernement du Québec a déjà les pieds dans le « ciment » de l’entreprise, on se tourne vers la nouvelle équipe de François Legault pour téter 250 millions $ de capitaux frais.
QUE LA FAMILLE…
Avec les milliards que le gouvernement du Québec, Investissement Québec et la Caisse de dépôt et placement ont investis dans les entreprises de la famille Beaudoin-bombardier, il serait temps que celle-ci réinvestisse une partie des juteux profits encaissés au fil du temps.
Les Beaudoin et Bombardier ont notamment fait fortune avec BRP inc., issue de l’ancienne division de véhicules récréatifs de Bombardier (Ski-doo, Sea-doo, etc.). Alors qu’il était le président et chef de la direction de Bombardier, Laurent Beaudoin avait convaincu en 2003 ses collègues du conseil d’administration de Bombardier de se défaire de cette division pour la somme de 960 millions de dollars.
C’est finalement lui-même et la famille des Beaudoin-bombardier, qui, de concert avec un groupe d’investisseurs (Bain Capital et la Caisse) en étaient devenus l’actionnaire de contrôle.
Ces dernières années, les Beaudoin-bombardier ont vendu des actions de BRP pour environ 650 millions $. À cela s’ajoute une valeur boursière de presque 1,3 milliard $ pour le bloc d’actions qu’il leur reste dans BRP.
Avec BRP, la célèbre famille a quintuplé la valeur de son investissement initial de quelque 340 millions $.
Il serait peut-être temps qu’elle réinvestisse une minime portion de ses gains astronomiques dans Bombardier et Ciment Mcinnis au lieu de quêter encore l’aide financière du gouvernement.
C’est assez !