Le Journal de Quebec

4 raisons de bouger plus

- Source : livestream.com/ciusssestm­tl/cfs2018021­5/videos/170298945

Être physiqueme­nt actif réduit les symptômes anxieux et la dépression, détend, améliore l’humeur et nous rendrait même heureux. Dans une conférence sur le sujet, il y a quatre questions auxquelles Paquito Bernard, professeur au Départemen­t des sciences de l’activité physique de L’UQAM, apporte des réponses qui élargissen­t notre vision des choses. 1 De quoi parle-t-on au juste ?

Quand on nous rappelle l’importance de s’activer physiqueme­nt, on se dit : « ben oui, peut-être, mais je ne suis pas sportive », on oublie alors que ce qui compte, c’est de bouger pour habiter pleinement son corps. L’activité physique englobe une foule d’actions, dont le sport, bien sûr, les cours au gym, également, mais aussi le ménage, la marche, les transports actifs comme la bicyclette et un peu l’autobus, jouer avec les enfants, faire l’épicerie, danser, chanter, sortir les poubelles, monter et descendre des escaliers, jardiner, bricoler, réparer et bientôt pelleter ! Tous les métiers physiques sont aussi de la partie : les peintres, menuisiers et plombiers sont très actifs. Pour peu qu’on le veuille, on peut donc bouger beaucoup au cours d’une journée.

2 Quels sont les réels bénéfices ?

Dès qu’on s’intéresse aux bienfaits des activités physiques, on atteint le continent des grands mots : endorphine­s, dopamine, sérotonine, activation du cortex préfrontal médian ou de l’amygdale, etc. En fixant notre attention sur cette lorgnette scientifiq­ue, on fausserait les choses, rappelle Paquito Bernard. D’abord, plusieurs effets sont plus complexes et moins certains qu’on le prétend. Ensuite, ce faisant, on oublie de simples plaisirs comme celui qu’on a à socialiser lors d’activités faites en groupe. Ou encore, on ne pense pas à la poussée d’estime de soi ressentie lorsqu’on devient bon dans une pratique.

3 Sommes-nous vraiment trop assis ?

Ç’a bien l’air que oui. En 2004, David R. Basset a demandé à des gens de la communauté amish de porter des podomètres pendant une semaine. Considéran­t que les amish vivent encore comme nos ancêtres du point de vue de leur outillage, il voulait évaluer leurs pas au cours d’une journée. Résultat : du lundi au samedi, les hommes de la communauté marchaient 20 000 pas en moyenne, les femmes, 15 000. Parmi nous, une personne en relative bonne forme marcherait de 6000 à 7000 pas. Une personne dépressive ferait 3500 pas, toujours en moyenne. C’est trop peu.

4 Peut-on se renforcer ?

Dans le cadre d’une recherche, une souris timide et une souris agressive se trouvent dans une même cage. L’agressive malmène la timide. On ajoute alors une roue d’exercice dans la cage. Résultat : la timide devient moins anxieuse (elle s’aventure davantage) et moins dépressive (elle persiste dans des tâches ardues). C’est ainsi qu’elle développe sa résistance. Il s’agit en somme de « s’asseoir moins et bouger plus pour se sentir mieux dans sa tête ».

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