Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Patienter quand on aime quelqu’un, ça correspond à combien d’années ?

J’ai lu les propos d’annie qui décrivait sa difficile relation avec une belle-mère qui avait un ascendant énorme sur son fils et qui avait du mal à lui laisser prendre sa place de « petite amie » de son garçon. Je vis un peu la même chose et j’aimerais comprendre la portée de certains de vos conseils. Particuliè­rement quand vous lui dites de « … chercher à se faire une alliée de sa belle-mère afin d’entrer en contact avec elle » et « Il faut mettre l’ensemble du portrait dans la balance pour évaluer la nécessité de donner du temps à ce garçon pour vous accorder votre juste place dans sa vie. »

Je suis avec mon copain depuis cinq ans, et ça fait autant d’années que j’essaye de me rapprocher de sa mère. Je reste à ses yeux « l’ennemie à abattre ». Elle veut son fils juste pour elle, et il se sent incapable de repousser cette femme envahissan­te jusque dans notre logement. Il la consulte sur tout et c’est elle qui dicte sa conduite. Quand je me fâche et que je le menace de partir, alors là il daigne m’écouter. Mais je ne vais pas passer ma vie à attendre l’avis de belle-maman avant de savoir ce qui va se passer dans mon couple. À combien d’années correspond­ent les essais de rapprochem­ent pour s’en faire une alliée ? Un, cinq ou dix ans ?

J’ai hâte de vous lire, car je commence sérieuseme­nt à m’impatiente­r. Annie numéro 2

Difficile pour moi de donner un chiffre exact, mais il est certain que cinq ans c’est déjà beaucoup pour avoir si peu évolué dans l’apprivoise­ment de votre belle-mère. Et quand je dis qu’il faut donner du temps à quelqu’un pour évoluer, je dis aussi qu’il faut être capable de mettre dans la balance les plus et les moins d’une relation. Et si le compte des moins est supérieur, ça ne vaut même pas la peine d’insister. Vaut toujours mieux se retirer d’une relation où on sent que personne ne veut nous laisser notre juste place, comme il semble que ce soit votre cas.

Devrais-je le croire cette fois-ci ?

Depuis trois ans je fréquente un homme qui va et vient au gré de sa fantaisie. Quand il est de bonne humeur, tout va bien entre nous et il n’a que des fleurs à me lancer. Mais dès qu’il entre dans ce que j’appelle « ses périodes sombres », il devient irascible, me traite de dinde à tout propos, me laisse plusieurs jours sans me donner de ses nouvelles et trouve le moyen de me mépriser devant tout le monde.

Je l’aime, Louise, mais je trouve ça tellement dur d’être constammen­t dans les montagnes russes, que certains jours, j’aurais envie de le planter là. Comme présenteme­nt d’ailleurs. Il m’avait quittée il y a deux semaines en me disant que c’était fini entre nous, qu’il n’acceptait pas que je le force à changer d’humeur lors de sa visite de fin de semaine. Il est rentré dans ses terres et ce fut le silence total. Puis hier soir par texto, il m’a dit une gentilless­e et demandé s’il pouvait venir me visiter en fin de semaine. Devrais-je le croire ? Pensez-vous que cette fois-ci il risque de s’engager pour de bon ? Hélène D.

Les personnes cyclothymi­ques sont parmi les plus difficiles à cerner. Mais ce que vous me dites de la façon dont il vous traite en vous rabaissant à tout bout de champ ne me dit rien qui vaille. Le respect dû aux gens qu’on aime doit l’emporter sur nos émotions, et quelqu’un qui est incapable de respect envers sa bien-aimée ne l’aime pas vraiment. Chose certaine, si vous acceptez de le revoir, il doit de son côté accepter de faire l’autopsie en profondeur avec vous de ce qui le rend si fréquemmen­t négatif envers vous.

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