Le Journal de Quebec

Comment choisir une peinture québécoise

Des fabricants québécois voient l’occasion de promouvoir l’achat local Les fabricants québécois n’ont pas tardé à réagir à la décision du géant américain PPG de délocalise­r en Ontario la production de la peinture Sico.

- SYLVAIN LAROCQUE

« C’est une occasion en or pour nous », lance Dino Coletta, directeur des ventes chez Peintures MF de Laval. Il voit d’un bon oeil l’appel au boycottage de Sico lancé par le premier ministre François Legault et le maire de Québec, Régis Labeaume.

Avec des parts de marché de 60 %, Sico et sa marque soeur Dulux sont des cibles de choix pour les PME québécoise­s.

« On a actuelleme­nt 7 ou 8 % du marché québécois et on pense qu’on peut monter à 15 ou 20 % », fait valoir M. Coletta.

Peintures MF vient justement d’agrandir son entrepôt et s’apprête à faire de même avec son usine. « On pourrait facilement ajouter un deuxième quart de travail », note Dino Coletta. Entre-temps, l’entre- prise a embauché un chimiste qui travaillai­t précédemme­nt au laboratoir­e de R&D de Sico à Longueuil, fermé en mai.

CAMPAGNES PUBLICITAI­RES

Question de battre le fer pendant qu’il est chaud, Peintures MF a lancé hier une campagne publicitai­re à la radio, vantant ses « produits 100 % québécois ».

Un autre fabricant d’ici, Peinture Denalt, mise lui aussi sur des pubs à la radio pour accroître sa notoriété. L’entreprise produit notamment la peinture de marque privée de Réno-dépôt et de Canac.

« Nous sommes peu connus sous notre propre nom, mais nous sommes très forts sous les noms de nos partenaire­s », relate Nicholas Le Marchand de Denalt.

À Shawinigan, la Société Laurentide fera renaître en janvier cette célèbre marque de peinture, qui avait été vendue en 2011 à General Paint, avant d’être absorbée par l’américaine Sherwin-williams.

Disparue des tablettes l’an dernier, la marque Laurentide réapparaît­ra sur deux nouvelles gammes de peinture qui s’ajouteront au produit recyclé Boomerang que l’entreprise familiale n’a jamais cessé de fabriquer.

« Il y a une demande pour des produits québécois et canadiens et ça va nous faire plaisir d’y répondre », affirme André Buisson, PDG de Société Laurentide.

SICO RESTERA CHEZ BMR

Notons que malgré le transfert de la production en Ontario, la chaîne québécoise BMR continuera de vendre la peinture Sico dans ses quincaille­ries, allant ainsi dans le même sens que Rona/lowe’s.

« Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir des alternativ­es pour ceux qui préfèrent encourager les produits faits ici », indique Stéphanie Couturier, porte-parole de BMR.

Peintures MF vient de conclure avec BMR une entente qui permettra plus facilement aux franchisés d’offrir ses produits. « J’ai déjà des rendez-vous dans une dizaine de magasins », se réjouit M. Coletta.

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PHOTO MARTIN ALARIE Anthony Morello et Cory Mazzonna, deux actionnair­es de Peintures MF, misent sur la propriété québécoise de l’entreprise pour accroître leurs ventes dans la foulée de l’annonce de Sico. Ils sont photograph­iés ici dans les locaux de la société, à Laval.

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