Autres délais à prévoir
Dans le meilleur des mondes, il aura fallu au moins 17 ans pour remplacer le pont de l’île d’orléans, mais la CAQ promet de commencer la construction d’un troisième lien encore très flou d’ici quatre ans. C’est tout simplement risible.
Le gouvernement libéral avait annoncé son intention de remplacer le pont de l’île en 2010. Alors imaginez le temps qu’il faudra pour construire un nouveau lien, avec tous les impacts environnementaux, financiers, et les impacts sur la circulation routière.
Certes, dans le dossier du pont de l’île d’orléans, on a assisté à une succession de ministres des Transports, et les libéraux avaient déjà annoncé qu’il y aurait des délais. Mais l’actuel ministre caquiste, François Bonnardel, ne pourra pas longtemps se réfugier derrière les faux pas des autres.
Bienvenue dans le vrai monde, celui d’un gouvernement qui répond des projets, et non d’une opposition qui critique.
D’AUTRES DÉLAIS
Le pire, c’est que les gens de l’île d’orléans n’ont pas fini d’user leur patience. Car si le projet de pont de l’île était lié à celui d’un troisième lien, on pourrait logiquement s’attendre à ce que s’additionnent les retards de livraison.
Cela signifierait que le projet de pont à haubans annoncé en 2015 devrait être revu. Les élus de l’île ont déjà prévenu qu’il y aurait une levée de boucliers si l’on voulait passer une autoroute sur l’île. Avec raison, puisque cela équivaudrait à défigurer ce joyau de notre patrimoine et de notre histoire québécoise.
Le ministre François Bonnardel n’a néanmoins pas exclu cette possibilité, affirmant que c’était prématuré comme question. Il n’a pas fini d’utiliser ce genre de réponse avec tous les impondérables qui risquent de poindre à l’horizon relativement au troisième lien.
COÛTEUX RACCOURCI
J’entends déjà les mauvaises langues dire que remplacer le pont de l’île d’orléans implique des sommes beaucoup trop importantes pour environ 6500 habitants. Ces mêmes mauvaises langues diront que ces gens n’ont qu’à attendre et que si l’on peut y joindre le troisième lien, on aura alors un bien meilleur investissement.
Mais ce genre de raccourci intellectuel ne tient pas compte du fait que 600 000 personnes empruntent le pont de l’île chaque année.
Rappelons qu’on ne sait même pas encore combien de personnes profiteraient d’un troisième lien à l’est. Il faudra pour cela attendre les résultats de l’étude du Bureau de projet.
Le pire, c’est que les gens de l’île d’orléans n’ont pas fini d’user leur patience.