La désillusion gagne la caravane de migrants
L’arrestation de 42 personnes mine le moral à Tijuana
AFP | La désillusion gagnait hier les centaines de migrants d’amérique centrale tentant de rejoindre les États-unis à partir de Tijuana, au Mexique, après l’échec la veille d’un passage en force de la frontière qui s’est soldé par 42 arrestations côté américain.
Cet incident a poussé le président Donald Trump à menacer de fermer de façon permanente la frontière, un axe commercial majeur.
« Quarante-deux personnes ont franchi la frontière et ont été arrêtées. Et, pour être honnête, de nombreuses (autres) personnes ont réussi à traverser la frontière (sans se faire arrêter) », a déclaré sur CNN Rodney Scott, responsable de la police aux frontières.
98 RENVOIS
Côté mexicain, 98 migrants, pour la plupart des Honduriens, ont été arrêtés et renvoyés vers leur pays d’origine, a annoncé le chef du service des migrations (INM).
Dimanche, quelque 500 ressortissants de pays d’amérique centrale, parmi lesquels des femmes et des enfants, qui participaient à une manifestation pacifique aux abords de la frontière, se sont subitement dirigés vers la barrière métallique délimitant la frontière pour tenter de passer illégalement de l’autre côté.
Après avoir franchi cette première clôture rouillée, ils ont finalement été repoussés par les forces de l’ordre américaines qui ont fait usage de gaz lacrymogène, avant d’avoir pu atteindre une deuxième barrière, surmontée de barbelés, derrière laquelle les gardes-frontières américains s’étaient déployés.
REBROUSSER CHEMIN
Survolés par des hélicoptères à basse altitude, les migrants ont dû se résigner à rebrousser chemin et à retourner dans le centre sportif où s’entassent depuis une semaine quelque 5000 migrants de la caravane.
Le retour de ces migrants aux vêtements déchirés ou couverts de terre après leur tentative, effrayés pour beaucoup par la réaction américaine, a fortement découragé l’ensemble de la caravane.
« Nous avons le coeur et l’espérance détruits. Nous avions cru que nous étions arrivés aux États-unis, qu’ils nous accorderaient l’asile », a commenté Andy Colon, une Hondurienne de 20 ans.