« Se tenir debout, c’est la meilleure réponse »
Une centaine de personnes se rassemblent dans les rues de Québec en soutien aux Franco-ontariens
Près d’une centaine de personnes ont marché dans les rues de Québec, hier après-midi, pour démontrer leur solidarité aux Franco-ontariens touchés par les coupes du gouvernement ontarien dans les services en français.
Le départ s’est donné au parc de la Francophonie, voisin de l’assemblée nationale, pour se terminer à la place Royale, deux destinations symboliques, selon les organisateurs.
En plus de résidents de la Capitale-nationale, des politiciens fédéraux et municipaux ainsi que des Franco-ontariens débarqués tout droit d’ottawa ont pris part au rassemblement. Ils ont d’une même voix dénoncé les mesures controversées du premier ministre Doug Ford et ont rappelé l’importance du fait français au Canada.
Le ministre fédéral et député de Québec, JeanYves Duclos, a appelé les francophones à « se tenir debout » jusqu’à ce que le gouvernement ontarien fasse marche arrière et respecte sa promesse de mettre sur pied une université francophone.
« C’est la seule attitude que M. Ford va comprendre. C’est pour ça que marcher aujourd’hui, se tenir debout, c’est la seule et la meilleure réponse », a affirmé M. Duclos.
« RECUL INACCEPTABLE »
La marche a « moins mobilisé qu’en Ontario parce que ça ne nous touche pas directement », selon le coorganisateur Félix Pelletier-belzile. « Mais je pense que si on sondait la population du Québec, il y a un grand désaccord avec ce qui se fait là-bas », a-t-il ajouté.
Le conseiller municipal Patrick Voyer s’est exprimé au nom de Régis Labeaume, lisant une lettre envoyée par le maire au président de l’assemblée de la francophonie en Ontario, Carol Jolin, il y a deux semaines. « Je ne peux que dénoncer ce recul inacceptable qui nous ramène à une époque où il fallait s’excuser d’être francophone », a écrit le maire de Québec, présentement en déplacement à Paris.
« EXEMPLE DE COURAGE »
Le geste de la députée ontarienne Amanda Simard, qui a claqué la porte du caucus conservateur devant l’intransigeance du gouvernement, a été unanimement souligné par les manifestants. « C’est un exemple de courage », a vanté Jean-yves Duclos, tandis que son collègue Joël Lightbound disait avoir « beaucoup d’admiration » pour la jeune élue.
Christiane Gagnon, qui a vécu le tumulte du mouvement S.O.S. Montfort à titre de députée du Bloc québécois de 1993 à 2011, n’a pas hésité à comparer Mme Simard à Gisèle Lalonde, figure du combat des Franco-ontariens pour préserver l’hôpital Montfort à la fin des années 90. « Elles sont intègres dans leur mission et leur combat. J’espère que les gens vont s’en souvenir », a lancé Mme Gagnon, qui en était à une première action publique depuis son revers aux élections de 2011.
Samedi, quelque 14 000 Ontariens sont descendus dans les rues de la province pour presser le gouvernement de faire marche arrière dans ses compressions dans les services en français.