Le Journal de Quebec

Au revoir, coach Mccarthy !

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Les Packers n’avaient tout simplement plus le choix après une défaite aussi gênante face aux pauvres Cardinals. En prenant la décision de montrer la porte à l’entraîneur-chef Mike Mccarthy, ils ne seront pas en mesure rescaper une saison perdue, mais ils pourront au moins purifier l’air et repartir rapidement sur de nouvelles bases.

C’était déjà écrit dans le ciel que Mccarthy ne survivrait pas à la saison, et la défaite inattendue contre une équipe de deuxième ordre, à la maison, n’a fait qu’officialis­er un processus sans doute déjà enclenché en coulisses.

La relation entre le pilote et le quart-arrière étoile Aaron Rodgers s’est refroidie après 13 ans dans la toundra, et plusieurs commentair­es peu subtils de part et d’autre dans les derniers mois laissaient deviner une atmosphère tendue.

Hier, les Packers devaient jouer avec urgence, en mode survie, question de s’accrocher à leurs minces espoirs de participer aux séries. Contre une équipe des bas-fonds qui n’avait battu que les 49ers (à deux reprises) cette saison et qui a dû se taper le déplacemen­t en plus de disputer un match dans des conditions peu clémentes, les têtes fromagées n’avaient pas le droit de perdre. Et pourtant, Rodgers concédait après coup que son équipe était sortie « à plat », sans énergie.

C’est en plein la mission première d’un entraîneur-chef de préparer les troupes pour ses situations critiques, mais quand le message ne passe plus, il n’y a rien à faire. Le coordonnat­eur offensif Joe Philbin assurera l’intérim d’ici la fin de la saison.

MANQUE D’IMAGINATIO­N

L’offensive des Packers, considérée pendant longtemps comme créative, n’a plus la cote, et il semble que Rodgers et Mccarthy ont pris la fâcheuse tendance de tirer chacun sur la couverture pour le pouvoir décisionne­l. Le côté rigide de Mccarthy et la tendance à l’improvisat­ion de Rodgers ne font plus bon ménage.

Bien sûr, tout ne repose pas entièremen­t sur Mccarthy. Rodgers, aussi doué soit-il, se dirige vers le deuxième moins bon taux de passes complétées de sa carrière (61,8 %) et il rate son lot de receveurs ouverts cette saison. Il y a aussi les receveurs qui échappent des passes ici et là et le botteur Mason Crosby, qui gâche aussi quelques occasions. Et la défensive, qui joue de manière inconstant­e.

Mais justement, tous ces signes démontrent à quel point l’équipe ne semble pas concentrée à la tâche, surtout dans une situation critique comme hier.

Pendant une portion de la rencontre, les Packers ont raté neuf tentatives de suite sur les troisièmes essais et ont terminé leur journée de travail avec trois conversion­s sur 14 tentatives. Ils croulent au 18e rang dans la ligue à chapitre. Dans la zone payante, un autre indicateur où il importe de connaître du succès, ils glissent au 14e rang, eux qui occupaient la quatrième place la saison dernière.

LA SUITE

Malgré leurs insuccès, les Packers n’ont pas besoin d’entamer une longue reconstruc­tion. Les fondations sont en place pour renouer rapidement avec le succès, et l’équipe peut dès maintenant entamer les démarches pour dénicher un successeur de qualité en prenant une longueur d’avance sur la concurrenc­e.

Quant à Mike Mccarthy, mieux vaut se calmer et prendre du recul avant de l’accuser de tous les maux qui affectent les Packers. Il n’est pas devenu un mauvais coach du jour au lendemain et il retombera rapidement sur ses pieds. Il devra toutefois s’entourer de jeunes esprits créatifs et accepter de déléguer.

Il a somme toute connu une carrière très fructueuse à Green Bay. Dommage que le mariage prenne fin de la sorte, mais le divorce risque de donner des ailes aux deux partis.

 ?? PHOTO AFP ?? Mike Mccarthy (ici avec Aaron Rodgers) a dirigé son dernier match à la barre des Packers hier, ayant été remercié après la défaite. Il revendique le deuxième plus haut total de victoires dans l’histoire de la franchise, avec 125 en 204 parties.
PHOTO AFP Mike Mccarthy (ici avec Aaron Rodgers) a dirigé son dernier match à la barre des Packers hier, ayant été remercié après la défaite. Il revendique le deuxième plus haut total de victoires dans l’histoire de la franchise, avec 125 en 204 parties.
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