Année de misère à Saint-jean
Les Sea Dogs ont l’équipe la plus jeune de toute la Ligue canadienne de hockey
Apprendre dans la défaite, c’est le pari qu’a pris le directeur général des Sea Dogs de Saint-jean, Trevor Georgie, cette saison.
Si les joueurs apprennent, on le saura réellement au cours des prochaines saisons. S’ils souffrent ? Assurément, et Georgie le reconnaît lui-même.
Les Sea Dogs croulent actuellement dans les bas-fonds du classement général de la LHJMQ, avec une récolte de seulement neuf points de classement en 28 rencontres, en excluant celle d’hier soir. L’équipe a mis fin, le week-end dernier contre les Foreurs de Val-d’or, à une séquence de 17 défaites consécutives.
Les Sea Dogs comptent sur un noyau de jeunes joueurs fort prometteurs avec, en tête de liste, l’attaquant Josh Lawrence et un trio de défenseurs âgés de 16 ans composé de William Villeneuve, Jérémie Poirier et Charlie Desroches.
Toutefois, c’est l’expérience qui manque au sein de cet alignement. En plus des quatre joueurs de 16 ans mentionnés ci-haut, les Sea Dogs en comptent un cinquième, Brady Burns, ainsi que sept joueurs âgés de 17 ans.
« RECONSTRUCTION COMPLÈTE »
Leur moyenne d’âge de 17,67 ans en fait l’équipe la plus jeune de toute la Ligue canadienne de hockey (LCH).
« C’est un pas vers l’arrière nécessaire pour notre organisation, a mentionné Georgie lors d’un entretien téléphonique avec Le Journal, mardi dernier. Nous avons pris la décision d’entamer une reconstruction complète puisqu’on l’a déjà fait deux fois dans les dernières années, avec succès. C’est douloureux, très douloureux, mais des jours meilleurs sont à prévoir », promet-il.
Le plan des Sea Dogs est strictement basé sur le développement optimal des jeunes joueurs de l’équipe, et, pour ce faire, ils ont cru bon de leur donner du temps de glace de qualité dès leur première saison afin de se faire les dents le plus rapidement possible.
Villeneuve, Poirier et Desroches jouent entre 20 et 25 minutes par rencontre à la ligne bleue des Sea Dogs, tandis que Lawrence et Burns occupent les postes de centre no 1 et no 2 dans la hiérarchie offensive de l’équipe.
DES SCEPTIQUES
Au cours des dernières semaines, des intervenants du monde du hockey ont fait connaître leur scepticisme, sous le couvert de l’anonymat, face à cette stratégie. Mais Georgie croit dur comme fer à son plan.
Pour lui, il est possible de développer des jeunes dans un environnement où la victoire ne vient que très peu souvent.
« Après le dernier repêchage, on s’est assis avec les joueurs et leur famille, et leur avons expliqué qu’il était possible que nous vivions des séquences de quatre ou cinq défaites de suite. On ne s’attendait pas à avoir des séquences de 10 ou 11 revers, mais on savait que ce scénario était possible. On leur avait dit que ce serait une année diffi- cile et qu’il y aurait de l’adversité. On croit fermement qu’il y a beaucoup à apprendre dans la défaite, avant de gagner. »
DÉVELOPPEMENT
Même si les résultats sur la patinoire ne sont pas là, Georgie voit avec positivisme le développement de ses jeunes joueurs. Il a réitéré sa pleine confiance en l’entraîneur-chef Josh Dixon. « Il fait beaucoup de développement au niveau des habiletés individuelles avec nos jeunes. De plus, il est allé chercher Stefan Legein pour être son adjoint, lui qui travaille avec John Tavares durant l’été. Nos joueurs de 16 ans sont souvent nos meilleurs joueurs, ce qui est spécial et un excellent signe pour l’avenir. »
Les Sea Dogs ne pourront profiter de leur saison de misère pour repêcher à un rang élevé l’été prochain. Ils n’ont plus leur premier choix au prochain repêchage, puisqu’il avait été envoyé aux Foreurs de Val-d’or en 2017, dans l’échange qui avait amené Julien Gauthier à Saint-jean. Les Sea Dogs détiennent toutefois la première sélection de l’armada au prochain encan, ainsi que trois choix de premier tour en 2020.