Le Chateau Frontenac au sommet du monde
Au fil des ans, il est resté le lieu par excellence pour recevoir et impressionner dignitaires et chefs d’état
Les forts et châteaux SaintLouis, qui se sont succédé sur le promontoire du cap Diamant de 1620 à 1834, avaient tous une vocation royale. Officiellement, et dans les faits, ces bâtiments étaient le siège du pouvoir des monarques français, puis britanniques, sur l’amérique du Nord.
L’incendie du 25 janvier 1834 a eu raison du dernier château Saint-louis, que le pouvoir avait de toute façon abandonné et relégué à des fonctions administratives. Sur le site, il ne restait que le château Haldimand, bâti en retrait. C’est ce modeste château qui sera détruit en 1892 pour permettre la construction du Château Frontenac.
Au fil des ans, le Château Frontenac reste le lieu par excellence pour recevoir et impressionner dignitaires et chefs d’état, rappelle-t-on dans la série Iconique Château Frontenac, diffusée sur Matv.
Les événements les plus marquants à s’y être tenus sont les conférences de Québec, en 1943 et 1944, auxquelles Winston Churchill et Theodore Roosevelt se retrouvent avec William Lyon Mackenzie King pour décider de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Pour ces événements, le château est réquisitionné. Les clients sont invités à quitter les lieux dans un délai d’une journée et sans connaître la raison de cette demande. Plusieurs sont résidents permanents de l’hôtel, comme Maurice Duplessis, ancien premier ministre, qui doit également partir.
3000 RÉSERVATIONS ANNULÉES
L’hôtel doit annuler près de 3000 réservations. Le Château Frontenac, où se passe la grande conférence qui précède le débarquement de Normandie, a placé le Québec sur la carte du monde.
Le Sommet des Amériques, le Sommet de la francophonie et le très récent sommet du G7 sont autant d’événements politiques auxquels le Château Frontenac a été associé et pour lesquels il a été réquisitionné. Sous les lustres de cristal du gouverneur de la Nouvelle-france, sous les dorures et le blason de Louis de Buade, comte de Frontenac, l’art du compromis est autant l’apanage de la politique que celui de l’hôtellerie.