Le Journal de Quebec

À Québec de rembourser les parents, estiment les assureurs

- DAPHNÉE DION-VIENS

Des compagnies d’assurance veulent forcer Québec à payer les 153 millions $ que les commission­s scolaires verseront aux parents pour des frais qui n’auraient pas dû se retrouver sur leur facture scolaire. Une démarche juridique jugée odieuse par un expert.

À la suite d’une entente à l’amiable conclue ce printemps, 68 commission­s scolaires se sont engagées à verser 153 millions $ en dédommagem­ent aux parents pour des frais qu’elles n’auraient pas dû leur réclamer.

Le montant du remboursem­ent s’élève à 24 $ par enfant par année scolaire, pour la période comprise entre 2009 et 2016.

Les commission­s scolaires ont de leur côté déposé une réclamatio­n en garantie envers leurs propres assureurs, afin de les forcer à les dédommager pour les 153 millions $ à verser, sur la base de leurs contrats d’assurance.

RIPOSTE

À la mi-octobre, les assureurs ont à leur tour intenté un recours, cette fois-ci contre le gouverneme­nt du Québec.

Si les compagnies d’assurance sont condamnées à verser les 153 millions $ aux commission­s scolaires, elles prétendent que ce sera alors à Québec de payer la facture, puisque le ministère de l’éducation en est « l’unique responsabl­e », peut-on lire dans le document déposé en Cour supérieure à la mi-octobre.

Les assureurs allèguent que l’inaction du ministère, qui a fait preuve de négligence dans ce dossier, a permis aux commission­s scolaires de facturer illégaleme­nt des frais aux parents pendant de nombreuses années, ce qui a mené à l’action collective.

UNE DÉMARCHE « ODIEUSE »

Même s’il croit que Québec a effectivem­ent fait preuve de « laxisme » dans ce dossier, le professeur Jean Bernatchez dénonce le recours juridique intenté par les compagnies d’assurance.

« Je trouve ça odieux ! Ce sont les services aux élèves qui vont écoper en bout de ligne », lance cet expert en administra­tion scolaire à l’université du Québec à Rimouski.

Plutôt que de multiplier les frais d’avocats, les parties impliquées devraient plutôt discuter afin d’en arriver à une entente dans ce dossier, avance-t-il.

Au cabinet du ministre de l’éducation, Jean-françois Roberge, on se contente d’indiquer qu’un projet de loi visant à clarifier les frais chargés aux parents devrait être adopté d’ici la rentrée scolaire, tout en déplorant le « laxisme » des précédents gouverneme­nts dans ce dossier.

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