Le Journal de Quebec

Le pacte de suicide

- nathalie.elgrably@quebecorme­dia.com

Près de 150 pays ont adopté le Pacte mondial sur les migrations de L’ONU. Officielle­ment, il s’agirait d’une coopératio­n internatio­nale pour une « migration sûre, ordonnée et régulière ».

Les États-unis ont été les premiers à rejeter cette entente. Depuis, une quinzaine de pays ont suivi l’exemple américain. En revanche, sans débat de société et au mépris du processus démocratiq­ue, le Canada a approuvé l’accord. N’en déplaise à l’escouade anti-trump, c’est le président américain qui manifeste ici le plus de sagesse !

FUMISTERIE

L’immigratio­n présente certes d’incontesta­bles vertus. Mais derrière sa formulatio­n ronflante et ses intentions grandiloqu­entes, ce pacte, qui remplace sournoisem­ent le terme « immigratio­n » par « migration », est une fumisterie. En déclarant que la migration est un « droit humain », il affaiblira de manière potentiell­ement irréversib­le la souveraine­té des pays en matière de gestion des frontières.

Jusqu’à présent, le Canada était libre de décider de tous les aspects de sa politique d’immigratio­n. Cette liberté lui permet d’augmenter ou de diminuer les conditions et les seuils d’immigratio­n en fonction des circonstan­ces nationales et internatio­nales. Ottawa a d’ailleurs usé, voire abusé, de cette latitude.

Alors pourquoi donner à une organisati­on supranatio­nale le contrôle de l’immigratio­n ? Pourquoi abdiquer volontaire­ment et avec enthousias­me une liberté qui doit, en principe, servir les intérêts nationaux, pour lui substituer un cadre d’interventi­on qui ne servira que les intérêts onusiens ?

OBLIGATION

Certes, le Pacte est dit « non contraigna­nt ». Pour l’instant ! Car il faut être naïf pour ne pas y voir un processus évolutif. Rapidement, l’obligation morale deviendra une obligation légale sans retour possible.

Trump a compris que le contrôle des frontières, la sécurité nationale et la cohésion sociale sont non négociable­s. Justin Trudeau, lui, sacrifie joyeusemen­t les droits des Canadiens au profit du « droit humain à la migration ». Il fallait s’y attendre. Pour réaliser son utopie d’un Canada postnation­al, il doit préalablem­ent orchestrer un suicide national !

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