Trump dit n’avoir jamais demandé à son ex-avocat de violer la loi
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a riposté aux accusations de la justice qui se font de plus en plus menaçantes, en affirmant sur Twitter n’avoir « jamais demandé » à son ex-avocat Michael Cohen d’enfreindre la loi.
Mercredi, un tribunal fédéral de New York a condamné l’ancien avocat et homme de confiance du milliardaire républicain à trois ans de prison.
Les procureurs ont estimé que M. Cohen, qui a fait partie pendant dix ans du cercle rapproché du magnat de l’immobilier avant de se retourner contre lui, avait violé la loi sur le financement des campagnes électorales et qu’il avait agi « sous la direction » de Donald Trump.
« Je pensais que c’était mon devoir de couvrir ses sales coups », avait expliqué Michael Cohen devant le tribunal dans une violente diatribe contre le président.
« Il était un avocat et est censé connaître la loi », a répliqué hier Donald Trump. « Un avocat a une grande responsabilité lorsqu’une erreur est commise, c’est pour ça qu’ils sont payés », a-t-il insisté. Et d’ajou- ter que Michael Cohen avait « été reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation sans aucun lien » avec lui.
Lors d’une entrevue sur la chaîne Fox News, le président a tenu à se distancier encore un peu plus de celui qui, il y a encore quelques mois, se disait prêt à « prendre une balle » pour lui. « Il faisait plus des relations publiques que du droit », a-t-il déclaré, ajoutant que celui qu’on surnommait son « pitbull » avait intégré son équipe parce qu’« il se débrouillait à la télévision ».
MAÎTRESSES PRÉSUMÉES
L’avocat de 52 ans a notamment été condamné pour avoir organisé le paiement de 280 000 $ à deux maîtresses supposées du milliardaire républicain, afin d’acheter leur silence et ainsi d’« influencer l’élection » présidentielle de 2016.
Pour la justice, ces versements faits à l’actrice pornographique Stormy Daniels et la playmate Karen Mcdougal constituent une violation des lois sur le financement des campagnes électorales.
Ce dossier est venu s’ajouter à l’enquête sur les ingérences russes dans la campagne de 2016 que mène le procureur spécial Robert Mueller et qui empoisonne déjà la présidence Trump.
M. Cohen a également reconnu avoir caché au fisc quelque 4 M$ de revenus et avoir menti au Congrès sur ses contacts avec des Russes avant l’élection présidentielle. En plus de sa peine de prison, qu’il commencera à purger en mars prochain, il a été condamné à 100000 $ d’amende.
Outre Cohen, les procureurs ont fait savoir qu’ils avaient obtenu la collaboration de l’éditeur du National Enquirer.
Son éditeur, David Pecker, anciennement proche de M. Trump, a participé avec Michael Cohen au montage qui a permis de ne pas ébruiter le récit de la playmate Karen Mcdougal. Il en avait acquis l’exclusivité dans le but de l’étouffer.
« Je ne crois pas qu’on ait donné de l’argent à ce tabloïd », s’est défendu le président hier sur Fox News.
BIENTÔT INCULPÉ ?
Depuis que le président a été impliqué par son ancien avocat, les médias américains spéculent sur une éventuelle inculpation de Donald Trump dans cette affaire.