Le Canada manque de vision, croient Jean Charest et Pierre Fitzgibbon
Le Canada manque cruellement de vision pour ses secteurs ferroviaire et aérospatial, insistent l’ex-premier ministre Jean Charest et le ministre québécois de l’économie, Pierre Fitzgibbon.
Vingt-quatre heures après la décision de VIA Rail Canada d’exclure Bombardier au profit de l’allemande Siemens pour la construction de nouveaux trains pour l’axe Québec-windsor, les secteurs québécois du train et de l’aérospatiale accusent toujours le coup.
CRITIQUES VIRULENTES
La société d’état a été vertement critiquée par M. Fitzgibbon pour son refus d’exiger du contenu local pour la construction des nouvelles rames. Selon VIA Rail, l’accord de libre-échange Canada-union européenne l’empêche spécifiquement de le faire. « Comme l’a démontré l’europe, les Américains et les Chinois, quand il y a une volonté, il y a une façon d’y arriver », a insisté M. Fitzgibbon.
« La population ne comprend pas qu’on ne puisse pas favoriser notre industrie, alors que nos compétiteurs internationaux le font », a-t-il martelé devant l’association des industries aérospatiales du Canada, qui se réunissait à Montréal.
Jean Charest blâme pour sa part l’absence de stratégie fédérale. « Nous savons que ceux qui souhaitent investir le font là où il y a une vision à long terme. Si vous investissez sur un projet sur 15 ans, 30 ans, vous voulez avoir l’assurance qu’il y a des gens qui sont commis à une vision sur cette période-là. Deux ou trois ans, c’est pas suffisant, surtout quand il y a une offre ailleurs. »