Le Journal de Quebec

Bombardier Transport n’a pas le monopole des retards

Le géant Siemens a lui aussi un parcours parsemé de reports en tous genres

- PHILIPPE ORFALI

Favorisée par VIA Rail Canada aux dépens de Bombardier, Siemens a elle aussi multiplié les retards dans la livraison de ses trains au cours des dernières années.

Un peu partout en Europe, l’entreprise allemande a enregistré une multitude de retards au cours des dernières années.

En 2013, la société a par exemple eu à payer une amende de 1,7 million d’euros pour des retards dans la livraison de locomotive­s à la Société nationale des chemins de fer belges, après avoir eu à faire de même l’année précédente, cette fois pour 25 millions d’euros.

En Allemagne, en 2016, l’opérateur MVA a dû attendre près de quatre ans de plus que prévu pour l’entrée en service complète de 21 rames de trains, en raison de complicati­ons.

Cette année, en Suisse, le constructe­ur de matériel roulant Stadler Rail a quant à lui attribué ses retards de près de 14 mois dans la livraison de trains à Siemens, qui devait lui fournir des dispositif­s automatiqu­es de trains. La liste est longue, bien que ces retards n’aient peut-être pas nui autant à la réputation de Siemens que l’ont fait ceux de Bombardier pour l’entreprise québécoise.

ALAIN BELLEMARE FURIEUX

En entrevue au Journal, le PDG de Bombardier, Alain Bellemare, cache mal son agacement face à la réputation de retardatai­re qui semble lui coller à la peau. Elle est principale­ment le résultat d’années de retards dans la livraison de véhicules dans la région de Toronto.

« On est la plus grande compagnie de trains au monde, on a un carnet de commandes incroyable. On a eu des défis de production comme nos compétiteu­rs aussi en ont. On a eu quelques problèmes de production avec certains projets, qu’on a commencé à régler en 2015, qu’on est en train de continuer à régler en 2018. C’est vraiment pas une justificat­ion pour décider d’un projet d’un milliard $ », a-t-il estimé.

« Bombardier Transport n’est pas une compagnie brisée. On gagne partout dans le monde. Sauf au Canada. »

OFFRE PAS COMPÉTITIV­E

Yves Desjardins-siciliano, le PDG de VIA Rail, a pour sa part expliqué la décision de la société de la Couronne, hier, en entrevue avec Paul Larocque à l’émission 100 % Nouvelles de LCN.

« Quand on dépense l’argent des autres, on doit s’assurer de le faire à travers un processus clair, rigoureux, discipliné, transparen­t, qui assure l’équité pour tous les joueurs. C’est ce qu’on a fait », a-t-il lancé d’entrée de jeu.

Selon lui, Siemens dépassait de loin les attentes face aux concurrent­s sur sa capacité de livrer le projet à temps et d’offrir un produit de qualité à un prix compétitif.

« Ils sont arrivés premiers sur les trois critères par une marge significat­ive », a-til insisté.

« NOUS SAVONS QUE CEUX QUI SOUHAITENT INVESTIR LE FONT LÀ OÙ IL Y A UNE VISION À LONG TERME »

– Jean Charest

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PHOTO PHILIPPE ORFALI Jean Charest a animé hier la 2e journée Vision 2025 de l’associatio­n des industries aérospatia­les du Canada (AIAC) à Montréal. L’ancien premier ministre du Québec a également commenté la situation dans l’industrie du matériel ferroviair­e au pays.
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ALAIN BELLEMARE PDG de Bombardier

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