Bombardier Transport n’a pas le monopole des retards
Le géant Siemens a lui aussi un parcours parsemé de reports en tous genres
Favorisée par VIA Rail Canada aux dépens de Bombardier, Siemens a elle aussi multiplié les retards dans la livraison de ses trains au cours des dernières années.
Un peu partout en Europe, l’entreprise allemande a enregistré une multitude de retards au cours des dernières années.
En 2013, la société a par exemple eu à payer une amende de 1,7 million d’euros pour des retards dans la livraison de locomotives à la Société nationale des chemins de fer belges, après avoir eu à faire de même l’année précédente, cette fois pour 25 millions d’euros.
En Allemagne, en 2016, l’opérateur MVA a dû attendre près de quatre ans de plus que prévu pour l’entrée en service complète de 21 rames de trains, en raison de complications.
Cette année, en Suisse, le constructeur de matériel roulant Stadler Rail a quant à lui attribué ses retards de près de 14 mois dans la livraison de trains à Siemens, qui devait lui fournir des dispositifs automatiques de trains. La liste est longue, bien que ces retards n’aient peut-être pas nui autant à la réputation de Siemens que l’ont fait ceux de Bombardier pour l’entreprise québécoise.
ALAIN BELLEMARE FURIEUX
En entrevue au Journal, le PDG de Bombardier, Alain Bellemare, cache mal son agacement face à la réputation de retardataire qui semble lui coller à la peau. Elle est principalement le résultat d’années de retards dans la livraison de véhicules dans la région de Toronto.
« On est la plus grande compagnie de trains au monde, on a un carnet de commandes incroyable. On a eu des défis de production comme nos compétiteurs aussi en ont. On a eu quelques problèmes de production avec certains projets, qu’on a commencé à régler en 2015, qu’on est en train de continuer à régler en 2018. C’est vraiment pas une justification pour décider d’un projet d’un milliard $ », a-t-il estimé.
« Bombardier Transport n’est pas une compagnie brisée. On gagne partout dans le monde. Sauf au Canada. »
OFFRE PAS COMPÉTITIVE
Yves Desjardins-siciliano, le PDG de VIA Rail, a pour sa part expliqué la décision de la société de la Couronne, hier, en entrevue avec Paul Larocque à l’émission 100 % Nouvelles de LCN.
« Quand on dépense l’argent des autres, on doit s’assurer de le faire à travers un processus clair, rigoureux, discipliné, transparent, qui assure l’équité pour tous les joueurs. C’est ce qu’on a fait », a-t-il lancé d’entrée de jeu.
Selon lui, Siemens dépassait de loin les attentes face aux concurrents sur sa capacité de livrer le projet à temps et d’offrir un produit de qualité à un prix compétitif.
« Ils sont arrivés premiers sur les trois critères par une marge significative », a-til insisté.
« NOUS SAVONS QUE CEUX QUI SOUHAITENT INVESTIR LE FONT LÀ OÙ IL Y A UNE VISION À LONG TERME »
– Jean Charest