Le Journal de Quebec

Ça avance bien

- MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

La publicatio­n de l’étude de marché réalisée pour le groupe Baseball Montréal deux jours après la mise au rancart du projet d’un nouveau stade à Tampa n’est pas une coïncidenc­e.

Les résultats devaient être annoncés après la période des Fêtes. Mais il y a lieu de croire que Rob Manfred a donné le feu vert à la divulgatio­n du rapport à la suite des développem­ents survenus à Tampa. La patience du commissair­e commence à s’effriter.

Les Rays se retrouvent dans la même situation que les Expos dans leurs dernières années. C’est la deuxième fois, pour eux aussi, qu’un plan de constructi­on d’un stade échoue, faute de financemen­t.

Ce nouvel échec les isole des 29 autres équipes du baseball majeur. Par chance, ils ont encore un propriétai­re, ce qui n’était plus le cas des Expos, qui étaient sous tutelle à leurs trois dernières années. Mais Stuart Sternberg restera combien de temps encore ?

Les conclusion­s de l’étude effectuée pour les investisse­urs montréalai­s dirigés par Stephen Bronfman sont un autre pavé dans la mare pour les Rays. L’analyse indique que Montréal réunit toutes les conditions pour faire vivre une équipe. La réponse positive du public était prévue, puisque les personnes sondées étaient des amateurs de baseball. Mais le fort taux d’intérêt démontré par la communauté des affaires n’est pas sans surprendre. Les organisati­ons sportives profession­nelles ne peuvent vivre sans l’appui d’entreprise­s.

PAS DE STADE SANS TOIT

Les préférence­s manifestée­s par les amateurs concernant l’emplacemen­t d’un nouveau stade et l’expérience client correspond­ent à ce qu’on observe dans les nouveaux stades sportifs. Pour les jeunes, les événements sportifs sont des occasions de socialiser. Autrefois, les mordus de baseball restaient rivés à leur siège tant qu’ils le pouvaient avec leur feuille de pointage sur les genoux.

Un élément primordial manque dans le rapport. La question d’un stade couvert n’est pas abordée. On peut penser que le sujet a été traité dans les groupes de discussion, mais le groupe Baseball Montréal veut probableme­nt attendre avant d’en parler. L’addition d’un toit entraînera­it des déboursés additionne­ls de 150 à 200 M$. Mais un stade de baseball sans toit serait une utopie dans le climat capricieux de Montréal. Il en faudra un pour vendre des billets en avril, mai et septembre.

À Milwaukee, où il ne fait guère plus chaud qu’à Montréal pendant ces mois, on estime que le toit du Miller Park permet d’attirer plus d’un million de spectateur­s chaque été. Il faudra évaluer la question le moment venu.

AIDE GOUVERNEME­NTALE

Cela dit, les choses avancent bien. Stephen Bronfman a indiqué dans une entrevue à Radio-canada, hier, qu’un site a été choisi pour un stade et qu’une annonce sera faite bientôt à ce sujet. Il a fait savoir après avoir été reçu par le premier ministre François Legault qu’il solliciter­ait une participat­ion financière du gouverneme­nt. Cette perspectiv­e déplaira à certains, mais on ne parle pas d’un partenaria­t public privé. La question demandera du doigté de la part de Bronfman et ses partenaire­s financiers. Il en est très conscient et c’est pourquoi il veut attendre au moment voulu pour engager des pourparler­s avec Québec.

On ne parle plus d’un rêve, mais de concret. La venue d’une équipe, que ce soit par relocalisa­tion ou par voie d’expansion, pourrait venir vite. Disons dans deux ans au plus tôt, sinon dans trois ou quatre ans.

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