Mario Dumont
Des médecins ont sonné l’alarme cette semaine concernant la non-disponibilité des soins palliatifs dans certains établissements de la région de Québec. Dès le début de l’année 2019, il semble qu’une découverture complète en la matière pourrait survenir pour certaines périodes, faute de ressources.
Cette situation est hautement inacceptable. D’abord, à première vue, nul ne choisit la semaine durant laquelle la fin de la vie va survenir. La découverture crée un vide terrible. De surcroît, une personne en fin de vie traverse déjà les angoisses et les inquiétudes les plus profondes de l’existence humaine. Y ajouter des inquiétudes bureaucratiques quant à la disponibilité des soins palliatifs appropriés dépasse l’entendement.
SERVICES EN DÉVELOPPEMENT
Rappel fondamental : les soins palliatifs sont censés traverser une phase de développement depuis que nous avons fait l’exercice Mourir dans la dignité. De cet exercice, nous avons surtout retenu l’aspect le plus marquant c’est-àdire l’aide médicale à mourir. Il s’agissait d’une nouveauté et d’un changement lourd de portée.
Il faut absolument se souvenir de l’équilibre de cet excellent rapport. Le but n’était pas de pousser un maximum de gens vers l’euthanasie. Le but recherché était d’améliorer la fin de la vie en offrant aux citoyens qui arrivent à cette étape difficile deux options.
Oui, l’aide médicale à mourir devenait une nouvelle possibilité face aux souffrances de fin de vie. En parallèle, on promettait d’investir dans l’amélioration de la qualité et de la disponibilité de soins palliatifs de qualité. La majorité des gens ne recourent pas à l’aide médicale à mourir. Eux aussi doivent finir leur vie dans la dignité.
CHAPITRE OUBLIÉ ?
Rappel de la recommandation numéro 6 de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité, qui fait partie d’un long et important chapitre sur les soins palliatifs.
La Commission recommande que la Loi sur les services de santé et les services sociaux soit modifiée pour :
√ Que soit reconnu, à toute personne dont la condition médicale le requiert, le droit de recevoir des soins palliatifs ;
√ Que tout établissement de santé qui donne des soins à des personnes en fin de vie, en établissement ou à domicile, prévoie dans son offre de services la mise sur pied de soins palliatifs.
L’enjeu est fondamental. Un recul en matière de soins palliatifs reviendrait à dire qu’une personne en fin de vie a le choix entre l’aide médicale à mourir et finir avec les soins minimaux dans le brouhaha d’un hôpital débordé. Plutôt que d’être placée devant un véritable choix, la personne est poussée par le système à prendre les trois piqûres finales.
À cela je dis un non catégorique. Même si je supportais l’introduction de l’aide médicale à mourir comme un choix.
Des médecins qui prennent leur retraite et les effets de la réforme Barrette figurent parmi les causes qui expliquent les difficultés en soins palliatifs. Québec solidaire interpelle la ministre Mccann. Avec raison.