Le Journal de Quebec

Louise Deschâtele­ts

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je m’adresse à toi, femme de 59 ans, seule, retraitée, qui s’ennuie et qui cherche un compagnon de voyage. Tu pensais l’avoir trouvé ! Mais sache que cet homme qui a croisé ta route se cherche luimême et qu’il tente de retrouver son énergie dans une nouvelle relation parce qu’il est incapable de la trouver à l’intérieur de lui-même. J’irais même jusqu’à dire que dans le fond, il essaie de retrouver une sensation qu’il a connue il y a 24 ans quand on s’est rencontrés et que je le vénérais.

Mais ne te leurre pas, ce n’est pas la première fois qu’il cherche à flatter son ego au moyen d’une nouvelle femme. Moi qui me suis occupée de nos quatre enfants pour qu’il puisse avoir la carrière qu’il désirait, je suis à bout, épuisée et incapable de le vénérer comme avant. J’ai assez donné !

Toi qui as tout ton temps pour rechercher le compagnon idéal qui pourrait voyager et faire mille activités avec toi, tu préfères faire miroiter à un homme engagé avec une famille de quatre enfants, dont un avec des besoins particulie­rs, un homme dépressif qui n’est pas capable de consulter parce que ce n’est pas dans sa nature, que tu serais la femme idéale qui pourrait l’écouter tout en le cajolant ?

Est-ce que tu sais les épreuves qu’on a traversées dernièreme­nt ? La maladie d’un enfant, le décès de ma mère et celui d’une bellesoeur ? En plus de la ménopause qui m’a frappée par-dessus tout ça ? Je ne comprends pas le jeu des femmes qui, pour combler un vide, mettent le grappin sur un homme engagé, alors qu’il y a tant de sites de rencontre et de groupes pour célibatair­es qui existent. Pourquoi choisir un homme déjà engagé ? Pourquoi vouloir briser une famille ?

Mais je ne me laisserai pas faire. Il m’a promis de consulter un médecin et aussi un thérapeute pour obtenir de l’aide. Et si la conclusion est que nous devons nous séparer, il aura l’obligation de me respecter ainsi qu’être présent auprès des enfants à part égale. Je viens de trouver un emploi que j’adore, alors sache qu’il devra participer encore plus à l’éducation de notre fils affecté par un trouble du spectre de l’autisme. Désolée, mais je ne crois pas qu’il pourra faire des voyages de trois semaines avec toi avant plusieurs années. Si on avait pu, c’est avec moi qu’il les aurait fait ces voyages, car j’aime voyager ! Je me respecte et j’appréciera­is que les femmes se respectent entre elles

Je comprends votre hargne et votre ressentime­nt, mais j’espère que s’il advenait que la rupture soit irréversib­le, vous ne continuere­z pas à enfoncer le clou de la haine qui deviendra encore plus dévastateu­r pour vous et votre famille que pour cette femme à qui vous en voulez. Au-delà d’une thérapie personnell­e qui me semble nécessaire pour l’équilibre de votre conjoint, vous devriez aussi penser à une thérapie de couple qui risquerait de vous être bénéfique à tous deux, et peut-être ravivera aussi votre couple.

L’hiver arrive pensons au feu !

En octobre dernier, un terrible incendie a détruit un immeuble de Magog. N’eût été un jeune couple vigilant et débrouilla­rd qui a frappé aux portes de tous les logements pour les faire évacuer, des décès auraient pu se produire. En mars 2018, un incendie avait eu raison d’une mère et de ses trois enfants en Abitibi-témiscamin­gue dans une maison sans aucun système d’alarme. Comme est-ce encore possible d’être assez négligent pour ne pas installer quelque chose qui coûte si peu et qui peut sauver des vies ? Une citoyenne engagée Ça se produit encore parce que tant qu’on n’a pas vécu un aussi grand malheur qu’un incendie, on pense que ça n’arrive qu’aux autres. Espérons que votre message réveille quelques personnes qui dorment au gaz en matière de sécurité.

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