Le Journal de Quebec

Mcinnis va plomber le bulletin GES du Québec, prévient Chassé

- CHARLES LECAVALIER MARIECHANT­AL CHASSÉ Ministre

Le bilan GES du Québec continuera de se détériorer en raison de la mise en service de la cimenterie Mcinnis, déplore la ministre de l’environnem­ent, qui promet de redresser la barre avec des coups d’éclat.

« Lorsque j’ai pris connaissan­ce du bilan GES de 2016, j’étais triste et fâchée. Et ça va avoir l’air de quoi, le bulletin qu’on va avoir à la fin de l’année prochaine ? Les opérations de la cimenterie Mcinnis ont débuté en 2017, on parle d’émissions équivalant à 10 % du parc automobile », a dit Mariechant­al Chassé en entrevue exclusive avec le Bureau parlementa­ire.

Rappelons que les émissions de GES au Québec n’ont pas baissé et sont même en légère hausse depuis 2014.

Sans donner de détails sur son plan de match ou d’exemples de mesures concrètes, elle a multiplié les formules : « Je ne baisse pas les cibles, je ne baisse pas les bras. On fait face à la musique. On peut être prisonnier du passé, ou on peut être pionnier du futur », a-t-elle lancé.

JUSTE TRANSITION

Mme Chassé revient à peine du sommet environnem­ental COP24 en Pologne, où elle a rencontré plusieurs de ses homologues. Elle en revient convaincue de la nécessité d’avoir un plan qui tient compte des plus démunis, ce qu’elle appelle la « juste transition ».

« La maman qui a trois enfants, qui ne vit pas au centre-ville, qui a un enfant à la garderie, un autre à l’école primaire et qui doit s’occuper des devoirs le soir, elle aussi veut faire sa part pour l’environnem­ent. Je dois lui trouver des solutions à elle », a-t-elle indiqué.

« COUP DE FOUET »

Quant au mauvais bilan des libéraux, elle veut l’utiliser comme un « coup de fouet » pour convaincre la population de la nécessité de réduire davantage son empreinte carbone.

« L’environnem­ent mérite qu’on arrête de faire preuve de trop de prudence. Une porte est ouverte devant nous, et il faut avancer. On va parfois faire des coups d’éclat, on va parfois faire des faux pas, mais ce qui va être important surtout, c’est de faire le travail », a-t-elle dit.

Le premier ministre Legault a affirmé au Journal cette semaine que « ça semble très difficile d’atteindre les objectifs de 2020 » de réduction des émissions de GES de 20 % sous le niveau de 1990. Il veut toutefois des mesures concrètes pour 2030.

Le plan de Mme Chassé est en constructi­on. Il comportera trois points : la réduction des émissions avec des mesures qui pourront être vérifiées, l’adaptation aux changement­s climatique­s, et la mobilisati­on de la population.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada