Le Journal de Quebec

Un djihadiste au lourd passé criminel

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STRASBOURG | (AFP) Né à Strasbourg, Chérif Chekatt avait un passé judiciaire très chargé (27 condamnati­ons en France, en Allemagne et en Suisse) et était fiché « S » (« sûreté de l’état ») pour sa radicalisa­tion islamiste.

Faute de piste, malgré les importants moyens déployés, la police avait fini par diffuser un avis de recherche avec sa photo mercredi soir.

800 APPELS

Cela a « permis de recueillir près de 800 appels » dont deux témoignage­s « déterminan­ts » pour localiser la zone où se cachait l’auteur de l’attentat, a souligné le procureur de Paris. « Une opération d’ampleur mobilisant un hélicoptèr­e » a alors été engagée, « afin de concentrer les recherches sur ce secteur », situé au sud du centre-ville, a-t-il indiqué.

Repéré par une patrouille de police, Chérif Chekatt a fait mine d’entrer dans un immeuble avant de pointer son arme vers les policiers qui se rapprochai­ent, selon le procureur.

« Un projectile a atteint le véhicule de la police au-dessus de la portière arrière gauche. Deux des trois policiers ont alors riposté, tirant à de nombreuses reprises, et tuant l’auteur », a-t-il précisé.

Après ce dénouement, les forces de l’ordre ont été applaudies par les badauds, rassemblés aux abords du périmètre de sécurité. « Bravo ! » ont lancé certains d’entre eux.

« Merci à l’ensemble des services mobilisés, policiers, gendarmes et militaires. Notre engagement contre le terrorisme est total », a tweeté le président Emmanuel Macron, qui s’est rendu à Strasbourg en fin de journée.

FAILLES ?

Malgré ces hommages rendus aux forces de l’ordre, des questions demeurent sur d’éventuelle­s failles.

« La sûreté à 100 %, c’est très difficile à organiser, mais les forces de sécurité qui étaient présentes et nombreuses sur le marché de Strasbourg ont parfaiteme­nt réagi », a estimé vendredi la ministre des Armées, Florence Parly.

Autre débat, des voix se sont aussi élevées dans l’opposition de droite pour réclamer des mesures plus strictes à l’encontre des personnes suivies par les services de renseignem­ent pour leur radicalisa­tion religieuse.

À chacun de ses séjours en prison, Chérif Chekatt avait été repéré pour son prosélytis­me « parfois agressif », lui qui avait une affiche de Ben Laden dans une de ses cellules.

Les « fichés S » tels que lui doivent pouvoir être déférés devant la justice pour « intelligen­ce avec l’ennemi », a réclamé la présidente du parti d’extrême droite Rassemblem­ent national (RN) Marine Le Pen, rejointe par certains responsabl­es de la droite modérée.

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