Prêts à sortir dans la rue à nouveau
Les protestataires déterminés malgré l’appel au calme du président français Emmanuel Macron
PARIS | (AFP) Les « gilets jaunes » seront-ils dans la rue aujourd’hui pour une cinquième journée de manifestations en France ? Les protestataires semblaient déterminés hier malgré l’appel au calme du président Emmanuel Macron et les inquiétudes des commerçants.
« Aujourd’hui, notre pays a besoin de calme, il a besoin d’ordre », a déclaré hier à Bruxelles le président français.
Les « gilets jaunes », mobilisés depuis un mois pour plus de justice sociale et contre la politique gouvernementale, appellent de nouveau à se rassembler à Paris et dans les autres villes de France aujourd’hui.
Et ce, en dépit des annonces faites lundi par Emmanuel Macron, qui incluent une hausse de 100 euros (150 $) par mois pour les salariés payés au salaire minimum et une annulation de la taxe sur les petites retraites.
« J’ai apporté une réponse » aux demandes des « gilets jaunes », a dit le chef de l’état à l’issue du sommet européen. « Le dialogue [...] ne se fait pas par l’occupation du domaine public et par des violences », selon lui.
« C’est le moment où justement il ne faut pas lâcher [...] On doit continuer », a exhorté jeudi l’un des initiateurs du mouvement, Éric Drouet, dans une vidéo sur Facebook. « Ce que Macron a fait lundi, c’est un appel à continuer parce qu’il commence à lâcher quelque chose et, venant de lui, c’est inhabituel. »
« TRÊVE » ?
Sur Facebook, principal canal de mobilisation de ce mouvement, les nombreux appels à manifester un cinquième samedi de suite rassemblent plusieurs milliers de participants.
Après quatre samedis de mobilisation, dont trois émaillés de spectaculaires violences et dégradations qui ont plongé le pouvoir dans la tourmente, certains prônent toutefois l’apaisement.
Le collectif des « gilets jaunes libres », vu comme plus modéré que le « canal historique », appelle à une « trêve », estimant que « le temps du dialogue est venu ».
Six personnes sont mortes et des centaines ont été blessées en marge des blocages et manifestations déclenchés le 17 novembre.
INQUIÉTUDES DES COMMERÇANTS
Après l’attentat de Strasbourg mardi, de nombreuses voix, notamment au sein de la majorité et du gouvernement, avaient appelé à ne pas manifester.
« Je ne supporte pas l’idée qu’aujourd’hui on applaudisse nos policiers et que certains demain pensent qu’il est encore utile de les caillasser », a affirmé le ministre de l’intérieur Christophe Castaner lors de la réouverture vendredi du marché de Noël de Strasbourg.
« Quel rapport entre le tueur de Strasbourg et le mouvement des “gilets jaunes”? Aucun », s’était cependant indigné la veille le chef de file du parti de gauche, La France insoumise, Jean-luc Mélenchon.
Dans la capitale française, pour faire face au risque de violences, le préfet de Paris a annoncé un dispositif musclé : 8000 forces de l’ordre et 14 véhicules blindés à roues seront déployés dans la capitale aujourd’hui.
De nouveau, des fouilles auront lieu en amont, notamment sur les routes, dans les gares et les transports en commun menant à Paris.