Justin Trudeau durcit le ton envers la Chine
OTTAWA | Justin Trudeau a durci le ton envers la Chine, hier, qualifiant d’inacceptable l’emprisonnement de deux Canadiens en sol chinois.
Le premier ministre canadien a aussi admis pour la première fois que ces détentions constituent des mesures de représailles contre le Canada.
Pékin voit rouge depuis l’arrestation à Vancouver, au début du mois, d’une haute dirigeante du géant des télécommunications Huawei, à la demande des États-unis.
« La Chine réagit à l’arrestation d’une de ses citoyennes, a affirmé M. Trudeau sur les ondes d’une télévision de Toronto, Citytv. Mais nous allons nous tenir debout pour nos détenus […] afin de démontrer à la Chine que cela n’est pas acceptable. »
DÉTENU RENCONTRÉ
Ottawa a annoncé que l’ambassadeur du Canada en Chine a rencontré, hier, un de ces deux détenus, Michael Kovrig. La diplomatie canadienne cherchait toujours à entrer en contact avec l’autre, Michael Spavor.
Autre signe que la tension monte : la ministre du Tourisme, Mélanie Joly, a suspendu un séjour en Chine qui devait avoir lieu la semaine prochaine.
Ironiquement, le voyage de quatre jours de Mme Joly devait souligner la fin de l’année du tourisme Canada-chine. Il semble que les deux pays n’aient plus le coeur à la fête.
Ottawa souhaite voir doubler le nombre de touristes chinois d’ici 2021. Quelque 580 000 Chinois ont visité le Canada de janvier à septembre, un « record », se félicitait la semaine dernière Mme Joly.
PRIS EN OTAGE
Dans son entrevue bilan avec la chaîne de télévision torontoise, M. Trudeau a soutenu que le Canada est pris en otage dans la guerre commerciale qui oppose les États-unis et la Chine.
« C’est ce qui arrive quand les deux plus grosses économies au monde se disputent. L’escalade de la guerre commerciale a toutes sortes de conséquences sur le Canada et peut-être même sur l’économie mondiale. Cela nous inquiète énormément. »