Un amusant délire nouvelle génération
On aurait pu croire la franchise Spider-man usée par tant de suites et de nouvelles versions. Il n’en est rien. Avec Spider-man : dans le spider-verse, film d’animation dynamique et déjanté, les studios Sony prouvent qu’ils sont capables d’innover, tant au niveau artistique que scénaristique.
Le jeune Miles Morales (voix de Shameik Moore en version originale), fils d’une infirmière hispanique et d’un policier noir, se fait mordre par une araignée radioactive alors qu’il passe une soirée avec son oncle, Aaron (voix de Mahershala Ali), à explorer un tunnel désaffecté. La suite est connue : Miles se transforme en Spider-man, avec quelques pouvoirs supplémentaires.
Mais l’intérêt est ailleurs. Car dans ce New York repensé et relooké, le « vrai » Spider-man est mort. Le méchant Kingpin (voix de Liev Schreiber) et une scientifique (voix de Kathryn Hahn) ouvrent un portail qui mène à une quantité impressionnante d’autres dimensions, ce qui fait que d’autres Spider-man se retrouvent dans l’univers de Miles.
L’amateur d’humour et de superhéros se retrouve ainsi avec cinq versions du justicier masqué. On a droit à un Peter Parker (voix de Jake Johnson) malheureux, à un en noir et blanc (voix de Nicolas Cage), tout droit sorti des années 1930, à une adolescente blonde (voix de Hailee Steinfeld), à une fillette et son robot (voix de Kimiko Glenn), issus d’une oeuvre animée japonaise, et à un cochon (voix de John Mulaney) qui ressemble à s’y méprendre à une version adulte du Porky Pig des Looney Tunes.
DRÔLE ET RAFRAÎCHISSANT
Vous l’avez compris, grâce aux scénaristes Phil Lord et Rodney Rothman, Spider-man : dans le spider-verse est d’une fraîcheur et d’une drôlerie qui font penser à un Deadpool que tous peuvent regarder. Les réalisateurs Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman ont pris soin d’offrir une qualité d’animation novatrice – tout est stylisé, les couleurs sont franches et éclatantes –, le tout présenté avec une trame sonore hip-hop entraînante, sans oublier un hommage à Stan Lee fort touchant.
On rit énormément à tous les clins d’oeil, références et autres détournements de cet univers bien trop connu de Spider-man et, malgré quelques moments hautement prévisibles – non, les méchants ne gagneront pas, pas même dans ce monde alternatif –, on passe 117 minutes rafraîchissantes et hautement divertissantes.