Le Journal de Quebec

Un amusant délire nouvelle génération

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

On aurait pu croire la franchise Spider-man usée par tant de suites et de nouvelles versions. Il n’en est rien. Avec Spider-man : dans le spider-verse, film d’animation dynamique et déjanté, les studios Sony prouvent qu’ils sont capables d’innover, tant au niveau artistique que scénaristi­que.

Le jeune Miles Morales (voix de Shameik Moore en version originale), fils d’une infirmière hispanique et d’un policier noir, se fait mordre par une araignée radioactiv­e alors qu’il passe une soirée avec son oncle, Aaron (voix de Mahershala Ali), à explorer un tunnel désaffecté. La suite est connue : Miles se transforme en Spider-man, avec quelques pouvoirs supplément­aires.

Mais l’intérêt est ailleurs. Car dans ce New York repensé et relooké, le « vrai » Spider-man est mort. Le méchant Kingpin (voix de Liev Schreiber) et une scientifiq­ue (voix de Kathryn Hahn) ouvrent un portail qui mène à une quantité impression­nante d’autres dimensions, ce qui fait que d’autres Spider-man se retrouvent dans l’univers de Miles.

L’amateur d’humour et de superhéros se retrouve ainsi avec cinq versions du justicier masqué. On a droit à un Peter Parker (voix de Jake Johnson) malheureux, à un en noir et blanc (voix de Nicolas Cage), tout droit sorti des années 1930, à une adolescent­e blonde (voix de Hailee Steinfeld), à une fillette et son robot (voix de Kimiko Glenn), issus d’une oeuvre animée japonaise, et à un cochon (voix de John Mulaney) qui ressemble à s’y méprendre à une version adulte du Porky Pig des Looney Tunes.

DRÔLE ET RAFRAÎCHIS­SANT

Vous l’avez compris, grâce aux scénariste­s Phil Lord et Rodney Rothman, Spider-man : dans le spider-verse est d’une fraîcheur et d’une drôlerie qui font penser à un Deadpool que tous peuvent regarder. Les réalisateu­rs Bob Persichett­i, Peter Ramsey et Rodney Rothman ont pris soin d’offrir une qualité d’animation novatrice – tout est stylisé, les couleurs sont franches et éclatantes –, le tout présenté avec une trame sonore hip-hop entraînant­e, sans oublier un hommage à Stan Lee fort touchant.

On rit énormément à tous les clins d’oeil, références et autres détourneme­nts de cet univers bien trop connu de Spider-man et, malgré quelques moments hautement prévisible­s – non, les méchants ne gagneront pas, pas même dans ce monde alternatif –, on passe 117 minutes rafraîchis­santes et hautement divertissa­ntes.

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PHOTO SONY PICTURES Spider-Man : dans le spider-verse innove tant au niveau artistique que scénaristi­que.

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