Le sapin de VIA Rail
Depuis l’an 2000, à même leurs impôts et taxes, les contribuables ont injecté autour de 5,8 milliards de dollars dans VIA Rail, dont 4,3 milliards $ dans le renflouement annuel des pertes d’exploitation de la société d’état et 1,5 milliard $ en financement des immobilisations.
Malgré cette astronomique aide financière fédérale, le gouvernement Trudeau n’a même pas été capable d’exiger de la part du conseil d’administration de VIA Rail un minimum de contenu canadien dans l’octroi du fameux contrat d’un milliard de dollars à la multinationale allemande Siemens. Et on parle ici d’un conseil d’administration entièrement nommé par lui-même !
Quelle faiblesse de la part du gouvernement Trudeau !
Pour renouveler leur flotte du corridor Québec-windsor, les administrateurs de VIA Rail ont préféré acquérir des trains californiens de la société étrangère Siemens au lieu des trains québécois de l’usine de La Pocatière de Bombardier Transport, notre fleuron mondial.
Justin Trudeau et son ministre des Transports, Marc Garneau, ont défendu le choix de la société VIA Rail, entièrement financée par Ottawa au coût d’un milliard de dollars, en alléguant qu’il leur était impossible d’exiger de la part de cette dernière un minimum de contenu local en vertu de l’entente de libre-échange avec l’europe.
Autrement dit, ladite entente commerciale avec l’europe aurait préséance sur la « souveraineté » du Canada en matière d’octroi de contrats publics entièrement financés à même nos taxes et nos impôts.
Quel « deal » que de se retrouver ainsi à la merci des étrangers !
COÛTEUX CHOIX
Quand nos organismes publics, comme VIA Rail avec ses trains californiens, la Caisse avec ses trains indiens du REM et L’AMT avec ses trains de métro chinois, choisissent d’acheter des trains étrangers… ils tirent dans le pied des travailleurs et fournisseurs québécois de Bombardier Transport.
Acquérir des trains étrangers, ça ne rapporte aucune retombée économique pour le Québec ni pour le Canada. Aucun travailleur d’ici n’en bénéficie ni aucune entreprise locale. Les gouvernements d’ottawa et de Québec se privent d’énormes recettes fiscales, impôts et taxes de tout acabit.
Et ce qui est dramatique à long terme, c’est de voir que l’achat de trains étrangers empêche Bombardier de développer une nouvelle expertise internationale. En plus de nuire au rayonnement international de notre savoir-faire.
INCOHÉRENCE
En permettant à VIA Rail d’acquérir des trains californiens au détriment des trains de Bombardier, le gouvernement Trudeau fait preuve d’incohérence budgétaire.
Lors de la récente mise à jour budgétaire, le ministre des Finances Bill Morneau affirmait :
« Le Canada a besoin d’une économie… où les Canadiennes et les Canadiens ont accès à des emplois de qualité et où les entreprises canadiennes ont plus confiance de saisir de nouvelles opportunités dans une économie mondiale de plus en plus complexe. »
« Doté d’une population active hautement spécialisée et d’une forte capacité pour la recherche, le Canada est prêt à relever le défi de la concurrence dans une économie mondiale de plus en plus axée sur le savoir. »
Au lendemain de si belles paroles encourageantes, que fait le gouvernement Trudeau ? Il permet à VIA Rail d’acheter des trains californiens pour la somme d’un milliard de dollars, boycottant du même coup les trains québécois de Bombardier.
C’est ce qu’on appelle : se faire passer un sapin !