Le Journal de Quebec

Détecter les signaux d’alarme avant la débâcle financière

- Emmanuelle Gril

Avant de devenir gros et incontrôla­bles, les problèmes financiers ont commencé par être petits et discrets. Ils vous ont pourtant envoyé des signaux d’alarme qu’il vaut mieux reconnaîtr­e pour pouvoir agir avant qu’il ne soit trop tard.

En ménage depuis plusieurs années, Benoit et Brigitte gagnent un bon salaire et vivent confortabl­ement. Depuis le printemps dernier, c’est Brigitte qui s’occupe de la gestion des finances de la famille, et elle constate que pour la première fois, le couple ne parvient pas à rembourser le solde complet de ses cartes de crédit. Avec une dette de 5900 $ et des taux d’intérêt d’environ 18 %, conserver ce solde finira par coûter très cher. Alertée par ce signal et craignant que les choses s’aggravent, elle décide d’aller chercher de l’aide.

ANALYSER LA SITUATION

Même si la situation n’est pas critique, elle nécessite toutefois que l’on y prête attention. Car comme dit le vieil adage : « Tout ce qui traîne se salit »! « Le premier objectif d’une rencontre est de déterminer la cause des difficulté­s financière­s », explique Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabil­ité, président de Jean Fortin et Associés, que Brigitte a consulté pour obtenir des conseils et rectifier le tir.

On se demande alors si un événement particulie­r – une perte d’emploi, par exemple – a causé les soucis financiers ou bien s’il s’agit plutôt d’un problème structurel, autrement dit de revenus insuffisan­ts. Dans le premier cas, on peut souvent régler la question en révisant le budget afin de le rééquilibr­er. Dans le second cas toutefois, si les entrées d’argent ne suffisent pas à assurer les dépenses de base et rembourser les créanciers, il faudra en passer par une solution plus draconienn­e : consolidat­ion de dettes, propositio­n de consommate­ur ou faillite.

PRENDRE LE TAUREAU PAR LES CORNES

Après discussion avec le syndic, Brigitte a réalisé qu’elle et son conjoint

avaient pris de mauvaises habitudes au cours des derniers mois, dépensant davantage et utilisant leurs cartes de crédit comme un revenu d’appoint. Avec une dette de 5900 $, les paiements minimums s’élèvent désormais à 177 $ par mois, une somme qu’ils n’avaient pas à payer avant de s’endetter et qui gruge leur budget.

« Heureuseme­nt, les difficulté­s ne sont pas insurmonta­bles parce que Brigitte a réagi rapidement. De plus, leurs revenus sont suffisants pour venir à bout du problème », souligne Pierre Fortin.

Ce dernier leur a conseillé de retirer 1200 $ qu’ils avaient investis dans un

CELI pour l’appliquer au paiement de leur solde de cartes de crédit. Le CELI rapportant à peine 2 % d’intérêt, mieux vaut réduire une dette générant 18 % d’intérêt. Mais attention, cette stratégie ne s’applique pas aux REER, car les encaisser entraînera­it un paiement d’impôt.

En analysant son budget et en réduisant certaines dépenses, le couple a également pu dégager une marge de manoeuvre de 300 $ mensuellem­ent. En 18 mois, il a pu donc rembourser le solde restant de 4700 $, mais il a toutefois dû aussi assumer 700 $ en frais d’intérêts.

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