Le Journal de Quebec

Voler de ses propres ailes

Durant son stage chez Bombardier avec la C Series, Maxime Gauthier-bourbonnai­s a eu un éclair de génie

- SYLVIE LEMIEUX

Le stage de Maxime GauthierBo­urbon nais chez Bombardier en 2013 aura été annonciate­ur. Son stage en génie offrait un défi unique pour un futur ingénieur qui travaillai­t sur un avion de la C Series. Finalement, il a vite compris qu’il n’était pas fait pour travailler dans la grande entreprise.

« Je rentrais à la maison le soir avec le sentiment de ne pas vraiment m’accomplir. C’est à ce moment-là que l’idée de me lancer en affaires a germé », raconte Maxime Gauthier-bourbonnai­s.

Il lui faudra attendre quelques années avant de concrétise­r son projet. En 2016, avec trois associés, il fonde Mérinio qui a mis au point un logiciel pour simplifier la gestion des ressources humaines.

« C’est une tâche longue et fastidieus­e de gérer les horaires de remplaceme­nt, explique le jeune entreprene­ur. Notre outil permet d’automatise­r la distributi­on des postes pour combler un manque de personnel. »

C’est le logiciel, qui est en fait un robot, qui effectue les appels pour distribuer les heures de travail disponible­s. Il tient compte en plus de différents paramètres tels que l’ancienneté, les qualificat­ions des employés, leurs préférence­s quant à l’horaire, etc.

« Notre assistant virtuel peut même interagir avec les employés, que ce soit au téléphone ou par textos. »

UNE QUESTION DE PERSÉVÉRAN­CE

Après une phase de développem­ent qui a duré près d’un an, les associés se sont lancés dans la commercial­isation de leur produit. Leur persévéran­ce a été mise à rude épreuve.

« On a essuyé plus d’une centaine de refus avant de décrocher notre premier client », raconte le jeune entreprene­ur.

C’est La Ronde qui a accepté de tester le logiciel pour combler ses quarts de travail. Comme ses besoins en personnel varient beaucoup d’un jour à l’autre en fonction des conditions météorolog­iques et de l’achalandag­e, l’outil venait alléger la tâche des responsabl­es des RH.

Ce client a été suivi de plusieurs autres, « surtout des grandes entreprise­s et aussi des PME. Nous avons également de bons prospects en vue. »

Mérinio cible principale­ment les entreprise­s touristiqu­es, les centres de distributi­on et les entreprise­s de services.

Son produit est offert en formule d’abonnement mensuel qui varie selon le nombre d’employés et les fonctionna­lités choisies (suivi des compétence­s, gestion des absences et des vacances, etc.).

GÉRER LA CROISSANCE

Pour les coassociés, l’heure est à la gestion de la croissance. L’entreprise emploie aujourd’hui 19 personnes, dont 10 développeu­rs, et prévoit encore ajouter à ses effectifs en 2019. Elle poursuit également le développem­ent technologi­que pour doter son logiciel de nouveaux modules.

Mérinio est née au Centech, l’incubateur de l’école de technologi­e supérieure, qu’elle a quittée en août dernier seulement. Elle a aussi profité en parallèle des services de MTLAB, un autre incubateur d’innovation­s en tourisme, culture et divertisse­ment.

« On a utilisé toutes les ressources dispo- nibles dans l’écosystème entreprene­urial, explique Maxime. Cela nous a permis d’accélérer le développem­ent de l’entreprise. On a aussi été entouré d’entreprene­urs en série qui nous ont partagé leurs expérience­s, ce qui nous a fait éviter bien des erreurs. »

 ??  ?? Maxime Gauthier Bourbonnai­s, cofondateu­r de Mérinio dans ses bureaux à Montréal. PHOTO PIERRE-PAUL POULIN
Maxime Gauthier Bourbonnai­s, cofondateu­r de Mérinio dans ses bureaux à Montréal. PHOTO PIERRE-PAUL POULIN

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