RIVIÈRE-À-PIERRE DEVIENT UN VILLAGE FANTÔME
La pénurie de main-d’oeuvre frappe brutalement dans Portneuf
PERSONNE POUR FAIRE LE MÉNAGE
L’auberge Chez Zacharie abrite des chambres et un restaurant. Mercredi, la gérante de l’établissement, Thérèse Bouchard, s’est retrouvée sans personnel alors que l’employé attitré au ménage des chambres n’est pas entré. « Les clients partent aujourd’hui et je n’ai personne pour venir faire le ménage. Je suis toute seule pour tout faire. Mon dieu, ce n’est pas drôle », se désole Mme Bouchard, qui entre au travail tous les matins à 5 h sans savoir quand sa journée se terminera.
BAR OUVERT
Afin de contrer le manque de personnel, le directeur de production chez Polycor, Mathieu Bergeron, a mis en place un système de « bar open » d’heures supplémentaires, cet été. Les employés pouvaient donc travailler le nombre d’heures désiré sans aucune limite. « Ça coûte cher la pénurie de main-d’oeuvre. Je ne suis pas capable de le chiffrer concrètement, mais oui, ça coûte cher », avoue M. Bergeron.
LE CASSE-CROÛTE FERME PLUS TÔT
La propriétaire du cassecroûte Au Bois Rond a dû se tourner vers ses deux petits-enfants, âgés de 12 ans, et son conjoint, cet été, puisqu’elle n’avait pas d’employés disponibles. Le commerce, qui est habituellement en activité d’avril à octobre, a fermé en septembre en raison de la pénurie de main-d’oeuvre, et les heures d’ouverture ont aussi été amputées. « C’est moi qui cuisine toutes les recettes. J’ai dû retirer des items sur le menu parce que je n’ai plus le temps, je dois faire les tâches du personnel absent. C’est trop dur », avoue Carmen Lavoie Cauchon qui travaille 7 jours sur 7, à l’âge de 67 ans. On remarque d’ailleurs une affiche «à vendre» sur le commerce.
DES FILLES AU MOULIN
Le propriétaire du moulin à scie Adélard Goyette et Fils s’est tourné vers l’embauche de filles pour pallier le manque de personnel. Six femmes travaillent actuellement au sein de l’entreprise, ce qui représente 30 % des employés. « Au début, on doutait parce que c’est physique, mais non, ça va super bien et elles amènent une dynamique vraiment intéressante. C’est plaisant et les gars respectent ça. On ne veut pas les perdre », dit Daniel Tremblay.