Le Journal de Quebec

Des travailleu­rs étrangers à la rescousse

- VALÉRIE BIDÉGARÉ

Pour affronter la pénurie, plusieurs employeurs se tournent vers les travailleu­rs étrangers.

À cet effet, le haut du presbytère de Rivière-à-pierre étant vacant, deux entreprene­urs de la région l’ont converti en logement où sont hébergés des employés en provenance de l’afrique, notamment. Les frais liés à l’hébergemen­t, aux déplacemen­ts et à l’équipement de travail sont entre autres couverts par l’employeur.

« C’est le système D », évoque Thomas Leguen, président de Granite DRC. « Sinon, on a une grosse problémati­que de rétention, déjà difficile. J’ai des postes constammen­t ouverts. Ça fait deux ans que j’ai une offre d’emploi ouverte pour un mécano », précise-t-il, en ajoutant qu’il aurait besoin d’une bonne dizaine d’employés encore.

PROJET PILOTE DE COOP

D’ailleurs, un projet pilote de coopérativ­e, lancé par le député conservate­ur de Portneuf– Jacques-cartier, Joël Godin, et six entreprene­urs du comté, dont un de Rivière-à-pierre, est en attente d’approbatio­n de la part du gouverneme­nt fédéral. Chaque entreprise a investi 40 000 $ afin d’accueillir respective­ment 10 employés étrangers. Le projet permettrai­t une certaine flexibilit­é quant à la « circulatio­n » des employés entre les entreprise­s, alors que les travailleu­rs auraient une garantie d’emploi de 24 mois.

« Il reste un détail à fignoler en ce qui a trait à la loi sur l’immigratio­n canadienne. Les entreprise­s peuvent embaucher jusqu’à 10 % de travailleu­rs étrangers pour préserver la main-d’oeuvre canadienne, mais avec la coop qui serait caution, c’est 100 %, parce que ce ne sont que des travailleu­rs étrangers », évoque M. Godin, qui demande une dérogation et aimerait voir son projet s’étendre à la grandeur du Canada.

À DOUBLE TRANCHANT

Toutefois, avoir recours à des employés étrangers peut s’avérer un couteau à double tranchant pour certaines entreprise­s de Rivière-à-pierre où le climat est un tantinet plus frisquet qu’à Québec. Les employés étrangers, majoritair­ement en provenance de l’afrique, ne sont pas vêtus pour affronter les rigueurs de l’hiver québécois, si bien que certains quittent leur emploi après une journée de travail parce qu’ils peinent à endurer le froid.

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