Suremballé par Noël
Cette année, je me suis conscientisé aux concepts de la permanence de l’objet. Conséquemment, ça me rend complètement gaga en faisant mon magasinage des Fêtes.
Pensez-y. Le moindre gobelet de styromousse ou la moindre couche qu’on a placée sur votre postérieur continuent d’exister quelque part dans un dépotoir et ils y seront encore bien après votre mort. Une fois qu’on a produit un objet, il est là pour toujours, à moins d’être biodégradable, et même s’il est transformé.
Cette année, donc, je magasine et je me vois déjà au 26 décembre chez ma mère, en train de me battre avec le rabat du gros bac bleu pour y faire entrer tout le papier et le plastique qui auront servi à emballer les bébelles qu’on se sera données et qu’on jettera éventuellement aussi. Au moins, on conserve les choux de ruban et les étiquettes pour les réutiliser l’année suivante.
ORGIE
C’est fou ce que l’on achète des choses en sachant déjà qu’on va les mettre au rebut. C’est commode, la collecte des ordures. Ça nous permet d’oublier tout ce que l’on jette. Sans doute que si on devait stocker nousmêmes nos déchets plutôt que de les envoyer se faire enterrer, ou que l’on devait payer au poids pour le faire, on y songerait davantage.
À Noël, l’orgie d’achat et de mise aux ordures surviendra donc encore. Dans certaines municipalités, on fera même la collecte deux fois.
PROBLÈME DE RICHE
Pour ma part, j’essaie plutôt d’offrir des cadeaux qu’on conservera ou, mieux encore, ce qui prend le moins d’espace à garder. Le billet d’un spectacle dont on se souviendra toute notre vie ou une fin de semaine partagée pour faire durer le temps que les Fêtes nous rappellent qu’on ne passe pas assez ensemble.
Surtout, il faut se rappeler que faire entrer le suremballage dans le bac bleu, c’est un problème de riche. Ceux qui ont peu cherchent à remplir un estomac davantage que le rocher sous le sapin. Pourtant, on continue à donner plus au centre de tri qu’à la guignolée.