Les Québécois inquiets face à l’avenir
Les Québécois s’inquiètent de l’avenir, ce qui joue contre leur bonheur, une situation qui peut s’expliquer par le cynisme grandissant dans notre société, estime un expert.
À la question « Êtesvous inquiet face à l’avenir ? », 77 % des Québécois répondent « un peu » ou « beaucoup », révèle un sondage portant sur le bonheur de la firme Léger auprès de 1000 répondants.
Ces résultats n’étonnent pas le professeur au département de philosophie de l’université de Sherbrooke, Benoit Castelnérac, qui s’est notamment intéressé à la question du cynisme.
Ce dernier observe que les gens sont désillusionnés face à trois éléments : l’environnement, la politique et les progrès technologiques.
En gros, les citoyens n’ont plus la même foi qu’avant envers l’idée du progrès.
Depuis un ou deux ans, les gens font face à la « courbe déprimante » de l’environnement, avec la perspective de changements climatiques qui se font de plus en plus menaçants.
Les gens sont aussi de plus en plus désabusés du système économique, coincés entre la menace de l’épuisement professionnel et celle de l’endettement, explique-t-il.
INSÉCURITÉ ÉLEVÉE
Fait marquant : un Québécois sur deux considère son niveau d’insécurité comme « moyen » ou « élevé », une donnée qui peut s’expliquer par la médiatisation d’évènements tragiques, tels l’attentat de Québec ou celui de Toronto, estime la chercheuse de l’institut de la statistique du Québec, Marie-andrée Gravel.
Par ailleurs, l’enquête d’opinion menée par Léger a permis à ses auteurs de dégager neuf obstacles au bonheur des Québécois, tels le scepticisme, l’hypocrisie ou la fermeture d’esprit.
« Se dire ouvert aux nouvelles idées, à la diversité et aux communautés culturelles est un élément fondamental dans la recherche du bonheur. Sans cela, rien ne peut germer », explique l’auteur et concepteur de l’indice de bonheur Léger, Pierre Côté.