Où s’en va Mazda ?
L’AUTO SELON JOUBERT
On assiste depuis des années à un nombre de plus en plus marqué d’associations entre constructeurs automobiles.
Pensez aux conglomérats tels Fiat/ Chrysler (FCA) ou encore l’alliance Renault/nissan/mitsubishi (ces joursci échaudée), mais aussi à tous les partenariats entre constructeurs. Par exemple, au partage de technologies entre Nissan et Mercedes-benz, ou au fait qu’on retrouve aujourd’hui la même transmission à bord d’un Chevrolet Silverado et d’un Ford F-150.
Ce genre de pratique est aujourd’hui nécessaire à la rentabilité d’un constructeur automobile, et Mazda, petit joueur, n’a d’autre choix que de faire de même. Ainsi, on fournit par exemple la berline Mazda2 à Toyota qui la commercialise chez nous sous le nom Yaris.
À l’inverse, Mazda pourrait éventuellement profiter du développement technologique de Toyota en matière d’hybridation pour équiper ses véhicules. Or, les plans du constructeur ne semblent toutefois pas aller en ce sens. Du moins, pas dans l’immédiat. Pourquoi ? Parce que la firme d’hiroshima souhaite avant tout établir une stratégie autour des six modèles qu’on commercialise actuellement chez nous.
Avec six modèles, qui incluent une MX-5 plutôt nichée, Mazda couvre près de 60 % du marché automobile au pays. Pourquoi ? Parce que les multisegments et les voitures compactes sont encore très populaires. Avec la MX-5, il n’y a en fait que la Mazda6 qui bat de l’aile, un problème qui pourrait potentiellement être réglé avec la venue prochaine d’une nouvelle génération assurément plus luxueuse et dotée du rouage intégral. Autrement, les CX-3, CX-5 et CX-9 se vendent bien, et la nouvelle Mazda3 promet de faire un tabac.
Pour Mazda, la 3 est un produit essentiel. Un modèle phare. Et même si les Américains délaissent la voiture compacte, la plupart des firmes nipponnes sont, comme Mazda, d’avis que ce marché en légère baisse est pourtant loin d’être mort.
STRATÉGIE
Pour se démarquer, il faut cependant que le produit se distingue et qu’on apporte quelque chose de nouveau. Parce que lorsque le prix est l’unique raison d’achat, on se retrouve souvent en queue de peloton. À preuve, les timides ventes de la Kia Forte et de la Nissan Sentra.
La stratégie de Mazda avec la nouvelle 3 repose donc sur le style, le plaisir, la traction intégrale, mais également sur l’aspect plus luxueux du véhicule. D’ailleurs, les modèles les plus cossus (GT, Signature) comptent aujourd’hui pour plus du tiers des ventes des produits Mazda. Cela permet ainsi de comprendre que les acheteurs de la marque sont de plus en plus exigeants, souhaitant d’une part bénéficier d’un véhicule moderne et raffiné, sans toutefoiis devoir débourser pour un logo pres-pres- tigieux. D’ailleurs, Mazda est l’un des seuls constructeurs japonais au pays à ne pas offrir de marque de luxe distincte au public, par exemple Acura pour Honda.
Avec l’arrivée des modèles Signature (CX-5, CX-9… et probablement les Mazda3 et Mazda6 d’ici peu), Mazda parvient donc à rejoindre les acheteurs de produits catégorisés comme « premium ». Par exemple, l’acheteur d’un Audi Q5 d’entrée de gamme pourrait considérer un CX-5 Signature. Même chose pour l’acheteur d’un Infiniti QX60, qui se tournerait vers un CX-9 Signature.
C’est donc dans cette direction que Mazda se dirige, en ne négligeant pas bien sûr les acheteurs aux besoins plus rationnels. Or, pour Mazda, plus question de liquider des flottes de véhicules sur des parcs de location et d’attribuer des rabais monstres à la façon Hyundai ou Nissan. Car il n’est pas question de vendre pour vendre, avec pour seul objectif de toujours battre des records.records On vise à offrir une bonne valeur, à améliorer les valeurs résiduelles des produits, et bien sûr, à ce que chaque transaction soit plus profitable. En fait, on calque sous certains angles la stratégie de Subaru qui, pour l’heure, demeure la marque japonaise généraliste au profit le plus élevé par véhicule vendu.
LE DIESEL, C’EST FAIT !
En terminant, vous avez peut-être lu depuis plusieurs années que Mazda était sur le point de commercialiser son moteur diesel SKYACTIV-D. Vous n’aviez pas rêvé. On vous le promettait chaque année depuis 2014, en repoussant chaque fois la date de mise en marché. Évidemment, le dieselgate Volkswagen n’a pas aidé la cause de ce moteur, qui ne réussissait sans doute pas à se conformer aux normes, lui non plus. Or, Mazda Canada nous a récemment confirmé l’homologation nord-américaine du moteur qui se retrouvera vraisemblablement sous le capot du CX-5 pour 2020. Et cette fois, sans confirmer la date exacte de son arrivée, on nous dit que c’est la bonne ! À
suivre…