Tribunal pour crimes sexuels ?
La possibilité pour les femmes qui dénoncent leurs agresseurs sexuels de gagner leur cause devant les tribunaux semble réduite à une peau de chagrin. Seuls trois cas sur mille entraînent une condamnation de l’agresseur à la prison.
Le sujet est d’actualité et sans faire d’humour noir, on sait que les agresseurs ne pratiquent aucunement la trêve durant cette période des Fêtes. Si bien que les partys de bureau se sont « assagis », si on peut le dire, car la tolérance sociale est plus aiguë que par le passé.
Devant cette réalité sans frontières, nos politiciens actuels tentent d’en faire leur cause.
Ainsi, la députée péquiste Véronique Hivon, en toute bonne foi, précisons-le, propose la création d’un tribunal spécialisé dans les crimes sexuels. Et la ministre actuelle de la justice, Sonia Lebel, se dit prête à discuter de cette proposition avec madame Hivon.
Quant à Justin Trudeau, il croit qu’un changement de culture dans le milieu judiciaire serait le bienvenu.
PERTINENCE
Or, ne faut-il pas se questionner sur la pertinence de créer un tribunal réservé aux femmes d’abord, puisqu’elles constituent la très grande majorité des victimes d’agressions sexuelles ?
Véronique Hivon, toute péquiste soit-elle, ne subit-elle pas l’influence de l’idéologie multiculturelle, qui cède à tous les groupes et lobbys ? N’assistons-nous pas à une déconstruction de notre société traditionnellement basée sur la notion de bien commun et de quelques valeurs unanimement partagées par l’ensemble des citoyens ? Les mêmes arguments en faveur d’un tribunal réservé aux agressions sexuelles pourraient être repris par les Autochtones, les musulmans, les Noirs, les transgenres.
Voilà où mène cette idée d’une société qui valorise le moi plutôt que le nous. Comment ne pas interpréter cette proposition comme une agression sociale ? Les politiciens devraient réfléchir aux conséquences de ce qu’ils disent.