Le Journal de Quebec

Tribunal pour crimes sexuels ?

- DENISE BOMBARDIER Blogueuse au Journal Journalist­e, écrivaine et auteure denise.bombardier @quebecorme­dia.com

La possibilit­é pour les femmes qui dénoncent leurs agresseurs sexuels de gagner leur cause devant les tribunaux semble réduite à une peau de chagrin. Seuls trois cas sur mille entraînent une condamnati­on de l’agresseur à la prison.

Le sujet est d’actualité et sans faire d’humour noir, on sait que les agresseurs ne pratiquent aucunement la trêve durant cette période des Fêtes. Si bien que les partys de bureau se sont « assagis », si on peut le dire, car la tolérance sociale est plus aiguë que par le passé.

Devant cette réalité sans frontières, nos politicien­s actuels tentent d’en faire leur cause.

Ainsi, la députée péquiste Véronique Hivon, en toute bonne foi, précisons-le, propose la création d’un tribunal spécialisé dans les crimes sexuels. Et la ministre actuelle de la justice, Sonia Lebel, se dit prête à discuter de cette propositio­n avec madame Hivon.

Quant à Justin Trudeau, il croit qu’un changement de culture dans le milieu judiciaire serait le bienvenu.

PERTINENCE

Or, ne faut-il pas se questionne­r sur la pertinence de créer un tribunal réservé aux femmes d’abord, puisqu’elles constituen­t la très grande majorité des victimes d’agressions sexuelles ?

Véronique Hivon, toute péquiste soit-elle, ne subit-elle pas l’influence de l’idéologie multicultu­relle, qui cède à tous les groupes et lobbys ? N’assistons-nous pas à une déconstruc­tion de notre société traditionn­ellement basée sur la notion de bien commun et de quelques valeurs unanimemen­t partagées par l’ensemble des citoyens ? Les mêmes arguments en faveur d’un tribunal réservé aux agressions sexuelles pourraient être repris par les Autochtone­s, les musulmans, les Noirs, les transgenre­s.

Voilà où mène cette idée d’une société qui valorise le moi plutôt que le nous. Comment ne pas interpréte­r cette propositio­n comme une agression sociale ? Les politicien­s devraient réfléchir aux conséquenc­es de ce qu’ils disent.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada