Le Journal de Quebec

Un accord pour « se doter d’objectifs encore plus ambitieux »

Des mesures ont été adoptées pour augmenter la transparen­ce et la confiance

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE

La COP24, qui a pris fin samedi, aura permis de préciser un peu plus comment va s’appliquer l’accord de Paris sur le climat, lors de son entrée en vigueur en 2020, notamment par des mesures pour accroître la transparen­ce et la confiance au sein de la communauté internatio­nale.

La 24e Conférence entre les parties (COP24) a rassemblé des représenta­nts de près de 200 pays pendant 14 jours à Katowice, en Pologne.

Les avancées réalisées sont quelques-uns des instrument­s qui permettron­t, à terme, la réalisatio­n de la cible phare de l’accord de Paris de limiter le réchauffem­ent climatique à 1,5° Celsius d’ici 2100.

« L’exemple que je donne souvent, c’est que, l’accord de Paris, c’est la loi. Depuis trois ans, on négocie et on discute les règlements qui vont mettre en applicatio­n la loi. On est dans les détails », illustre le directeur général d’équiterre, Sidney Ribaux, en entrevue au Journal, lui qui a passé la semaine dernière en Pologne pour l’occasion.

Le communiqué de clôture rapportait que « des lignes directrice­s qui rendront pleinement opérationn­el le cadre de la transparen­ce » ont été adoptées.

Ces mesures visent à ériger une structure transparen­te où les pays, par le biais d’une branche de l’organisati­on des Nations unies (ONU), acheminero­nt des données pour faire état de leurs progrès environnem­entaux, pour ensuite les comparer objectivem­ent aux cibles établies.

« C’est essentiel pour s’assurer qu’il y ait de la confiance entre les pays et que les pays arrivent à se doter d’objectifs encore plus ambitieux. Si les pays en développem­ent n’ont pas l’impression que les pays développés sont en train d’atteindre leurs objectifs, c’est certain qu’eux ne voudront jamais faire davantage d’efforts », soulève au Journal le responsabl­e de la campagne Climat-énergie de Greenpeace Québec, Patrick Bonin.

D’AUTRES RENCONTRES PRÉVUES

D’ici à la COP25, en novembre prochain, au Chili, un autre rendez-vous internatio­nal portant sur les changement­s climatique­s aura lieu à New York. Le secrétaire général de L’ONU, Antonio Guterres, a convié les pays signataire­s à une rencontre au sommet afin de les presser de renforcer leurs engagement­s environnem­entaux.

Les ministres provincial­e et fédérale de l’environnem­ent, Mariechant­al Chassé et Catherine Mckenna, ont toutes deux pris part aux derniers jours de la COP24, soit le dernier blitz de négociatio­ns avant la conclusion du sommet.

Si la ministre Mckenna s’est montrée satisfaite de l’esprit de collégiali­té et des progrès accomplis à son retour de Katowice, Mme Chassé s’est astreinte, hier, à ne pas commenter le fruit de son séjour en Europe de l’est.

LA MINISTRE CHASSÉ CRITIQUÉE

La députée de Québec solidaire Ruba Ghazal, qui a aussi participé au rendez-vous polonais, reproche à la ministre Chassé d’être passée « en coup de vent » à la COP24, « le temps de participer à quelques mondanités ».

La remontranc­e de l’élue solidaire fait écho à celle du député libéral Monsef Derraji, qui a semoncé le gouverneme­nt de François Legault de « ne prendre aucune mesure concrète ni les moyens financiers pour relancer la diplomatie verte ».

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Dans leurs efforts pour lutter contre les changement­s climatique­s, les pays industrial­isés devront se montrer transparen­t et acheminer des données pour faire état de leurs progrès environnem­entaux, pour ensuite les comparer aux cibles établies.

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