Pris au jeu de la croissance
L’éditeur de jeux de société Scorpion Masqué multiplie les succès à l’étranger
Depuis mars dernier, plus de 135 000 exemplaires du jeu québécois Decrypto ont été vendus dans trentecinq pays. Ce succès marque une étape importante pour l’éditeur de jeux de société Scorpion Masqué.
« Ce sont des résultats spectaculaires pour nous et même à l’échelle de l’industrie », affirme Christian Lemay, fondateur de l’entreprise.
Decrypto est le 30e jeu produit par Scorpion Masqué. Sa marque de commerce : des jeux dont les règles s’expliquent en 30 secondes en moyenne et qui font preuve d’originalité.
« Il faut que nos jeux apportent quelque chose de nouveau et donnent le goût aux gens d’y jouer encore et encore », précise M. Lemay.
Decrypto ne déroge pas à la règle. Le but du jeu : transmettre des codes à ses coéquipiers sans que l’équipe adverse ne puisse les intercepter. Il est fait pour plaire à ceux qui aiment jouer avec les mots.
Le jeu, une idée de Thomas Dagenais-lespérance, est en nomination aux International Gamers Awards, qui seront décernés en octobre prochain.
UNE HISTOIRE DE PASSION
Christian Lemay a fondé Scorpion Masqué en 2006 pour pouvoir vivre de sa passion pour les jeux de société.
Il était alors professeur de littérature au collégial, un emploi qu’il a conservé pendant deux ans avant de se consacrer à son entreprise à temps plein.
Le succès a été rapide. Le premier jeu, lancé en décembre 2006, J’te gage que..., s’est vendu à 70 000 exemplaires et a été traduit dans une dizaine de langues.
« J’ai lancé l’entreprise au bon moment, explique Christian Lemay. Aujourd’hui, les jeux de société sont devenus tendance, ce qui n’était pas le cas il y a 15 ans. » Le nombre d’adeptes se multiplie. « Le marché croît de 10 à 15 % par année depuis 10 ans, estime l’entrepreneur. On vit l’âge d’or des jeux de société. »
Les jeux vidéo, loin de nuire, ont plutôt contribué à la croissance du marché, selon lui.
« Ils ont normalisé le fait de jouer. C’est devenu une activité acceptable même pour les adultes. Il y a aussi que se livrer à une activité qui ne se passe pas devant un écran d’ordinateur devient une expérience appréciée. En plus, elle se pratique en groupe. »
UNE PRÉSENCE INTERNATIONALE
Scorpion Masqué réalise 70 % de ses ventes sur les marchés d’exportation. Présente dans plusieurs pays d’europe et d’asie, l’entreprise commence tout juste à vendre dans les autres provinces canadiennes, même si ses jeux sont traduits en anglais depuis plusieurs années.
« Le Canada anglais est un marché très peu développé, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Ce n’est que tout récemment, grâce à notre nouveau distributeur américain, que nous avons commencé à y faire des ventes. En 2019, nous voulons donc relancer nos jeux sur ce marché. »
Chaque année, l’éditeur ajoute de deux à trois jeux à son catalogue.
D’ici la fin de l’année, il devrait lancer un jeu coopératif visant à repousser les attaques de zombies.
« On s’est inspirés des célèbres jeux Legacy. L’idée, c’est que d’une partie à l’autre, il sera possible de modifier les règles pour avoir un jeu différent d’une fois à l’autre. Il y aura aussi des quêtes bonus qui ajoutent du contenu supplémentaire. À notre connaissance, c’est le premier jeu de ce type pour les enfants de six ans et plus. »
RÉDUIRE L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE
Scorpion Masqué est soucieuse de réduire son empreinte écologique. Un pourcentage de ses ventes est versé à l’organisme Arbres Canada.
« Pour chaque jeu que nous faisons imprimer, nous savons combien de kilos de carton ont été utilisés. Puisqu’un arbre mature fournit environ 45 kg de carton, nous savons combien d’arbres il faut replanter pour compenser ceux qui ont été coupés. » À ce jour, Scorpion Masqué a contribué à la plantation de près 5000 arbres.