La pression continue d’augmenter sur Trudeau
OTTAWA | Le premier ministre Justin Trudeau subit d’intenses pressions pour qu’il fasse la lumière sur les graves allégations d’ingérence politique qui planent sur son entourage.
Tous les partis d’opposition à Ottawa ont uni leur voix, hier, pour exiger la tenue d’une enquête dans l’affaire Snc-lavalin qui a explosé cette semaine. Une demande qui est restée lettre morte au bureau de M. Trudeau.
« Nous, on est convaincus qu’il y a anguille sous roche », a lancé le député néo-démocrate Alexandre Boulerice. Ce dernier croit que si les libéraux refusent la tenue d’une enquête, « on saura que c’est parce qu’ils veulent cacher des choses ».
TÉMOIGNAGES
Le chef conservateur Andrew Scheer invite le chef libéral à accepter que des membres de sa garde rapprochée témoignent en comité afin de faire la lumière sur les allégations.
Le premier ministre est dans l’embarras depuis que le quotidien The Globe and Mail a révélé que son bureau aurait fait des pressions pour protéger le géant montréalais de l’ingénierie Snc-lavalin d’un procès criminel pour corruption et fraude. M. Trudeau a fermement démenti cette thèse.
L’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-raybould aurait refusé de jouer de son influence pour permettre à SNC-LAVAlin d’obtenir une entente à l’amiable. Elle a perdu son poste à la Justice quelques semaines plus tard.
Mme Wilson-raybould est sortie de son mutisme, hier, en diffusant une courte déclaration qui n’a fait qu’alimenter la controverse.
Dans sa missive transmise aux médias, elle souligne qu’elle ne peut pas commenter l’affaire puisqu’elle est « liée par le secret professionnel ».
« Plus elle garde le silence, plus elle laisse supposer qu’il y a eu de l’ingérence », a tranché la bloquiste Monique Pauzé.
Un message écrit sur Facebook par le père de Mme Wilson-raybould a aussi alimenté les rumeurs. « L’histoire démontrera qu’elle a fait la bonne chose », a écrit Bill Wilson.
Snc-lavalin subit actuellement un procès au criminel pour une histoire de potsde-vin versés en Libye de 2001 à 2011.