Le Journal de Quebec

Un peu mou, un peu TDAH

- MAXIM MARTIN maxim.martin@quebecorme­dia.com

J’ai profité de la températur­e folle cette semaine pour jouer quand même dehors. Évidemment, pas besoin de vous dire que je ne sais plus comment m’habiller. Le coffre de mon 4x4 ressemble à une salle d’essayage.

En arrivant au Chantecler­c, un de mes terrains de jeu préférés, j’ai voulu commencer par un peu de fat bike. Avec le mélange de glace et de neige, je n’arrivai pas à prendre mon envol. Dès que je parcourais une dizaine de mètres, je me retrouvais avec les roues qui spinnaient dans le vide.

Après 10 minutes, je me suis tanné et en redescenda­nt vers le stationnem­ent, j’ai croisé une femme qui semblait n’avoir aucune difficulté à rouler avec son bike à elle. Je lui ai demandé :

– T’as pas de difficulté à rouler ? Parce que moi, je n’ai aucune traction. – Peut-être que t’es juste trop mou. Elle parlait de l’air dans mes pneus, mais, quel que soit le contexte, ce n’est jamais le fun à entendre…

La plus grosse nouvelle de la semaine, c’est qu’au moment où je vous parle, je suis en processus d’évalua- tion pour voir si je suis TDAH.

En allant voir mon médecin cet automne, rien de sérieux, un simple examen de routine, on a commencé à jaser de ma vie en général.

EXCESSIF

Puis il m’a dit : « Me semble que t’as bougé pas mal cet automne, chaque fois que j’avais des nouvelles de toi, tu courais quelque part sur la planète. »

Je lui ai résumé tous les marathons, demi-marathons et triathlons auxquels j’avais participé et lorsque j’ai fini mon énumératio­n, il y a eu un moment de silence suivit d’un : « Tu me niaises ?! »

On a continué à jaser et je lui ai dit que j’avais trouvé l’automne lourd psychologi­quement et que, à ma grande surprise, j’avais recommencé à avoir « soif » et même repensé à faire des meetings.

En général, lorsque je me sens de même, ça veut dire que je pèse sur la pédale un peu trop et que ma tête me dit clairement que je suis fatigué.

C’est là qu’il m’a regardé et qu’il m’a dit : – As-tu déjà été testé pour le TDAH ? – Hein ? C’est quoi le rapport ?

Il m’a expliqu é que souvent, de es excessifs comm me moi, il faut fouil ller plus loin que la surface pour aller voir vraiment quelle est la source de ces excès.

De mon côté, ma première réaction a été de me dire : « Bon, une autre e affaire. Toxico-alcoolo-tda AH et balance en pl lus, jamais je ne cro oirais qu’il n’y a pas uneu subvention que lque part là-dedans. »

UNE ÉVIDENCE

Le soir même, , je soupais avec ma fille et sa mère et lorsque je leur ai appris la nouvelle, les deux ont eu la même réaction simultanée : – Ben, oui ! C’est assez évident. En fait, tout le monde à qui j’en ai parlé a réagi de la même façon. Il y en a même qui m’ont dit : « Avais-tu vraiment besoin d’un test pour ça ? »

Même lorsque j’ai pris mon rendezvous avec la psy qui va m’évaluer, pendant notre conversati­on téléphoniq­ue, elle a littéralem­ent répondu :

– Si vous êtes bel et bien le Maxim Martin auquel je pense… c’est assez évident.

Je vous confesse que, des fois, je me tape sur les nerfs et que je me trouve épuisant.

Bon, alors dans ce cas-là, est-ce qu’on peut laisser faire l’évaluation et passer directemen­t aux pilules ?

Sérieuseme­nt, je suis quand même curieux de voir mon niveau de TDAH, car je vous confesse que des fois, je me tape sur les nerfs et que je me trouve épuisant. Si je pouvais même avoir une garde partagée de mon moi, je le ferais.

Fait que je vous tiens au courant, j’ai l’impression que c’est le début d’une belle anecdote…

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