Le Journal de Quebec

Vers un accord de paix en Afghanista­n d’ici juillet ?

Intenses discussion­s entre Washington et les talibans

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WASHINGTON | (AFP) L’émissaire des États-unis pour l’afghanista­n s’est montré optimiste hier sur la possibilit­é de parvenir à un accord de paix « avant les élections » de juillet, ce qui ouvrirait la porte au retrait américain voulu par Donald Trump, sans toutefois cacher sa méfiance à l’égard des talibans.

De retour à Washington après une longue tournée ponctuée par six jours consécutif­s de réunions avec les insurgés islamistes afghans au Qatar, Zalmay Khalilzad a précisé sa stratégie devant le cercle de réflexion United States Institute of Peace.

« Le mieux pour l’afghanista­n serait de pouvoir trouver un accord de paix avant les élections, qui sont programmée­s en juillet », a lancé le diplomate d’une voix enrouée – la conséquenc­e de « 42 heures de discussion avec les talibans », a-t-il plaisanté. « Il y a suffisamme­nt de temps », a-t-il estimé.

DISCUSSION­S INÉDITES

Washington et les talibans mènent depuis l’été des discussion­s directes inédites pour tenter de mettre un terme au plus long conflit de l’histoire des ÉtatsUnis, lancé dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. À l’époque, les talibans étaient au pouvoir à Kaboul et le pays était considéré comme un sanctuaire pour le réseau djihadiste Al-qaïda.

Mais après la chute rapide de son régime, le mouvement islamiste s’est mué en insurrecti­on qui continue de contrôler une partie du territoire, malgré la présence encore aujourd’hui de 14 000 soldats américains après plus de 17 années de guerre.

RETRAIT AMÉRICAIN

Donald Trump a promis durant sa campagne de mettre fin à ce conflit qui a tué des milliers de civils afghans et 2400 soldats américains, ou en tout cas de retirer ses troupes. Une intention réitérée mardi lors de son discours annuel sur l’état de l’union devant le Congrès américain.

En décembre, des responsabl­es américains avaient même fait savoir que le locataire de la Maison-blanche avait déjà décidé de rapatrier la moitié des troupes.

« Mon objectif », a assuré Zalmay Khalilzad, « n’est pas de chercher un accord de retrait, mais un accord de paix ». « Un accord de paix peut permettre le retrait », a-t-il insisté.

Pour lui, ceux qui pensent que les Américains partiront « quoi qu’il en soit » ont « mal compris la position du président ».

Jeudi déjà, il avait démenti sur Twitter l’existence d’un calendrier pour le départ des troupes.

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